Lorsqu’ils ont décidé d’installer leur parcours de slopestyle sur le bas de la station de Park City, les organisateurs des Championnats du monde se sont tiré une balle dans le pied. Le parcours, plus plat que la plupart de ceux qui sont habituellement utilisés sur le circuit, a gêné la tenue de l’épreuve masculine et les a contraint à annuler son pendant féminin, la neige tombée ces dernière heures empêchant les athlètes de prendre suffisamment de vitesse pour passer correctement les sauts.

Aucun jour de réserve n’a en effet été prévu. Les organisateur locaux ont certes proposé de déplacer le slopestyle féminin à jeudi, où de meilleures conditions sont annoncées, mais certaines équipes ont refusé. La plupart des athlètes avaient en effet déjà planifié leur départ pour jeudi matin. Le Canada, l’Autriche, l’Italie ou encore la Russie, entre autres, ont notamment fait part de leur désaccord, mettant un terme aux spéculations. Après l’annulation des épreuves de snowboard Big Air, ce nouveau coup dur passe mal en Utah.

Pour Sarah Höfflin, la pilule est dure à avaler. Si la championne olympique regrette cette annulation, elle peine surtout à comprendre qu’un tel parcours soit en place et qu’aucun jour de réserve ne soit prévu. Interview.

Sarah Höfflin, vous semblez très remontée contre cette annulation.

Bien sûr! J’ai l’impression d’avoir attendu 5 jours ici depuis Big Air pour rien au final. Mais je ne suis pas vraiment énervée contre l’annulation en elle-même. Je peux comprendre que certaines équipes avaient prévu de quitter les lieux et ne souhaitaient pas rester un jour de plus sur place. Pour certains, e les frais supplémentaires engendrés étaient trop importants. Personne ne devrait à avoir à assumer cela.

Du coup, qu’est ce qui aurait dû être évité?

Déjà, il faudrait prévoir un jour de réserve. On est tout de même aux Championnats du monde. On nous répète en permanence qu’il s’agit d’une compétition importante, plus que les X Games par exemple, mais derrière, la logistique ne suit pas. C’est vraiment dommage.

Le grand problème, on l’a vu durant l’épreuve masculine, c’était de pouvoir prendre suffisamment de vitesse…

En effet, le parcours était vraiment trop plat, indigne de ce niveau. Certes, il est tombé passablement de neige ces dernières heures, mais il nous est déjà arrivé de concourir dans ces conditions par le passé. Ici, il n’y avait vraiment aucune chance à cause de la pente. C’est triste. On s’entraîne, on se prépare et au final, on doit payer les pots cassés. Je ne veux pas mettre la faute sur qui que ce soit, mais il faut vraiment que quelque chose soit fait pour que ce genre de situation ne se reproduise plus.

Laurent Morel, Park City