Le combiné dames est une affaire suisse. Sur les cinq dernières épreuves disputées dans le cadre d’un grand événement, Wendy Holdener, aux Mondiaux de Saint-Moritz en 2017 et d’Åre en 2019, et Michelle Gisin, aux Jeux olympiques de PyeongChang et de Pékin, sont revenues dorées. Seul le titre aux Championnats du monde de Cortina d’Ampezzo, revenu à Mikaela Shiffrin, leur avait échappé.

Les deux têtes d’affiche helvétiques comptent bien lancer idéalement les Championnats du monde à Méribel lundi, avec l’espoir de réaliser le doublé comme l’an dernier aux Jeux de Pékin ou en 2017 dans les Grisons. “Ce doublé avec Wendy, c’est mon meilleur souvenir aux Championnats du monde, ça me donne encore des frissons. C’était vraiment beau, je ne vais jamais l’oublier”, sourit Michelle Gisin qui s’était révélée à Saint-Moritz, en prenant encore la 8e place de la descente. “C’était probablement l’une des manches les plus parfaites que j’ai réalisée de ma carrière. Il y avait un monstre public et il y avait Roger Federer à l’arrivée, c’était incroyable!”

Michelle Gisin, le retour de la confiance

Le titre mondial manque encore au palmarès de la skieuse d’Engelberg, qui avait ramené l’argent en 2017 donc, puis le bronze de Cortina il y a deux ans dans une discipline qu’elle apprécie de par sa polyvalence. “Je suis contente de débuter par le combiné, car je suis habituée à disputer cette épreuve après la vitesse. Faire une bonne performance peut me donner beaucoup de confiance pour la suite de la compétition”, poursuit Michelle Gisin qui devra sortir une belle manche de slalom lundi pour espérer accrocher une nouvelle breloque.

“Je suis vraiment contente de mon ski en vitesse et notamment en super-G. En slalom, ma 9e à Špindlerův Mlýn m’a beaucoup apporté, c’était cool et important”, confie la double championne olympique qui avoue avoir connu un gros coup au moral après ses contre-performances en technique cet hiver. “Lorsque je suis tombée à Levi, j’ai perdu beaucoup de confiance. Ensuite, on a connu des soucis, notamment avec la chaussure. Heureusement, la vitesse m’a aidée mentalement pour faire autre chose que du slalom.”

Wendy Holdener, un travail spécifique entre la vitesse et le slalom

Si Michelle Gisin manque de repères cet hiver dans les virages courts, ce n’est pas le cas de Wendy Holdener, qui a remporté ses deux premières victoires dans la discipline à Killington et à Sestrières. “Je savais que je pouvais skier vite en slalom et je voulais le démontrer”, explique la skieuse d’Unteriberg au moment de revenir sur ses succès. “Avant ma première victoire, j’étais très nerveuse. J’ai appelé mon copain, puis j’ai réussi à me calmer au départ. Je me suis dit que si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera bientôt. Je me sentais tout simplement bien.”

Et à la veille de lancer ses Mondiaux, la Schwytzoise se dit toujours en bonne forme et prête à remporter une troisième fois l’or en combiné. Elle s’est d’ailleurs spécifiquement entraînée ces derniers jours. “J’ai autant pu travailler en vitesse qu’en slalom. C’est intéressant de commencer par le combiné, car nous sommes toutes les skieuses logées à la même enseigne, personne n’a eu la chance de s’entraîner sur la piste avant la course.”

Lara Gut-Behrami, le combiné pour préparer le super-G

Dans un combiné où l’Américaine Mikaela Shiffrin et l’Italienne Federica Brignone seront les plus sérieuses concurrentes des deux skieuses helvétiques, Priska Nufer et Lara Gut-Behrami pousseront également portillon. Avec des espoirs moindres toutefois. La Tessinoise prévoit même de ne prendre le départ que du super-G matinal avant de sécher le slalom. “Je prends ce combiné pour préparer le super-G de mercredi.” Un super-G lors duquel elle aura une médaille d’or mondiale à défendre. “Je ne vais pas le cacher, ce sera dur de reproduire ce que j’ai réalisé il y a deux ans en Italie”, affirme la skieuse de Comano qui avait également été titrée en descente.

Mais impossible n’est pas Lara Gut-Behrami qui a toujours su se transcender dans les grands rendez-vous.

Johan Tachet/LMO, Méribel