La “Valaisanne connection” du slalom n’a qu’à moitié rempli son contrat à Adelboden dimanche. Les deux leaders que sont Daniel Yule et Luca Aerni ont quelque peu déçu (12e et 17e), tandis que les classements de Loïc Meillard (8e) et Ramon Zenhäusern (15e) sont plus conformes à leurs objectifs. Mais dans une discipline où les Suisses ont longtemps été à la traîne, retrouver une telle homogénéité dans l’équipe rassure. Surtout que les athlètes ont question ont tous entre 21 et 25 ans.

“Le potentiel de notre équipe de slalom est juste fou, confirme Ramon Zenhäusern. Il faut encore réussir à le montrer en course. Mais j’espère qu’on va se retrouver une fois tous sur la boîte.” Le skieur de Bürchen n’est pas le seul à croire aux capacités des skieurs helvétiques. “Ça marche fort, se réjouit Didier Défago. C’est une équipe qui est soudée, qui s’entraîne bien ensemble et qui s’entend bien à première vue, ça peut être une clé.” La création du Centre national de performance à Brigue il y a une douzaine d’années a certainement joué un rôle important pour des athlètes qui y ont tous passé du temps.

Homogénéité salutaire

S’il a en partie raté sa course, Luca Aerni est content que la pression ne repose pas que sur ses épaules. “Ce qui est bien avec notre équipe, c’est que même si j’ai fait une faute, on a quand même un skieur dans les 8 et 3 dans les 15, explique-t-il. Si l’un d’entre-nous se rate une fois, les autres peuvent tout de même briller. C’est bien pour le public d’avoir tout de même quelqu’un devant.”

Pour Loïc Meillard, le fait de retrouver des Valaisans est également quelque chose de positif. “On parle tous français, même si je m’entends aussi très bien avec les Suisses allemands, précise le skieur d’Hérémence. L’équipe est jeune. On se tire la bourre à l’entraînement et on a tous montré qu’on pouvait aller vite.”

Pas un sport collectif pour autant

Daniel Yule rappelle toutefois que le ski est un sport individuel. “Aujourd’hui, je ne me vois pas 2e meilleur suisse mais 12e mondial, avoue-t-il. A Madonna, je finis 4e. Certes, il y a un Suisse devant moi, mais je reste 4e et hors du podium.” Le technicien du Val Ferret se réjouit toutefois de partager les séances en préparation. “A l’entraînement, on sait qu’on a des bonnes références et cela nous pousse, souligne-t-il. Après en course, c’est différent. Déjà il y a 3 ou 4 ans, j’étais loin d’être le meilleur à l’entraînement même si je l’étais en course. Désormais, les autres arrivent à mieux gérer les choses en compétition, tant mieux pour eux.”

Difficile cependant de se comparer véritablement avec les autres Suisses pour Daniel Yule: “Oui, on s’inspire toujours des autres. on regarde ce que l’on peut faire ici ou là. Après c’est compliqué sur certains aspects. Par exemple, Luca est plus petit que moi, il a un autre style de ski. On ne peut tout regarder. Quand on fait plus d’1m80, on doit skier différemment, on a d’autres qualités physiques. On doit trouver notre propre style même si on essaie de prendre ce qui est à prendre chez les autres.”

Laurent Morel, de retour d’Adelboden