“C’est un nouveau challenge, mais le moral est bon.” Théo Gmür (27 ans) a subi sa première grosse opération au genou. Le triple champion paralympique a dû passer mardi dernier sur le billard à Genève pour soigner une blessure qui traînait depuis de nombreux mois et qui se dégradait. Tout a commencé par une entorse au genou gauche, peu de temps avant les Mondiaux de Lillehammer et les Jeux paralympiques de Pékin, début 2022. “Je n’ai fait qu’une semaine et demie de pause à ce moment-là à cause de ces deux grandes échéances. Et aux Jeux, une IRM avait révélé que je souffrais d’une rupture du ménisque interne.”

Les mois passent et Théo Gmür continue à skier. Cet été, à l’entraînement sur les glaciers à Zermatt et à Saas-Fee, les douleurs sont devenues toujours plus importantes. Il décide de prendre l’avis d’un second spécialiste, en la personne du Dr. Jacques Menetrey, qui avait notamment déjà opéré Tanguy Nef par le passé. “Il m’a conseillé de m’arrêter et de me faire opérer.” La décision était la bonne puisque l’opération révèle que le Nendard souffrait également d’une déchirure du ménisque externe et d’un étirement du ligament croisé antérieur. “Heureusement que l’on a opéré, sinon le ligament aurait lâché tôt ou tard.”

Une première blessure au genou en 13 ans de carrière

Pour le Valaisan, qui se trouve sur le circuit depuis 13 ans, la décision de réaliser un pit stop était la meilleure. “Avec l’expérience et la maturité, c’était le bon moment pour le faire”, explique-t-il en faisant également référence à l’hiver à venir qui ne comporte aucun rendez-vous majeur. “L’objectif est de remettre les skis du mieux possible et non pas le plus vite possible.” Théo Gmür entend prendre son temps. Tout juste il espère pouvoir glisser sur la neige au début du printemps. “Je vais apprendre la patience. Mais je suis confiant, j’ai beaucoup parlé avec des skieurs et des footballeurs qui ont connu ce type de blessure. Leurs conseils et leur expérience ont été bien utiles.

Le skieur de Nendaz aux 11 médailles mondiales et paralympiques a déjà entamé sa rééducation à la SUVA à Sion. Il y restera jusqu’à Noël. Ayant été opéré de sa jambe valide, il doit se déplacer pour le moment en chaise roulante et ce pendant les six prochaines semaines. “Je fais déjà des slaloms entre les poteaux de la réception”, se marre-t-il. “La problématique est que je ne peux pas m’appuyer sur des béquilles et, actuellement, je ne peux pas avoir plus de 10 kilos de charge sur ma jambe.” Deux séances de physiothérapie rythmeront son quotidien ces prochaines semaines. “Mon but est de revenir encore plus fort qu’avant.”

Avec en ligne de mire les Championnats du monde 2025, pour lesquels la station hôte n’a pas encore été annoncée par la FIS, et surtout les Jeux paralympiques de Milan et Cortina en 2026.

Johan Tachet