C’est un Nicolas Hale-Woods très enthousiaste qui évoque la grande nouvelle de ce début de saison dans le monde du freeride. Le Freeride World Tour, son Freeride World Tour rejoint la FIS. Désormais, les meilleurs spécialistes de la planète devront se conformer aux mêmes règles que les skieurs alpin, nordique ou freestyle et bénéficieront des mêmes droits. Et la discipline devrait pouvoir prendre un nouvel essor grâce à la fédération la plus puissante des sports d’hiver. Le patron du circuit, qui a cédé son entreprise pour un somme qu’il ne dévoilera pas, évoque le futur de son sport.

Nicolas Hale-Woods, comment s’est passé cet événement?

On est en contact depuis passablement de temps (ndlr: lire ici et ici). On a démarré les compétitions de freeride il y a 25 ans et cela fait quelque temps qu’on se dit qu’il faut passer au niveau supérieur. Je crois vraiment que c’est la solution pour rendre notre discipline pérenne.

Comment s’est déroulé le rapprochement avec la FIS?

Il faut reconnaître que l’arrivée d’un nouveau président a ouvert des portes. Surtout, on s’est rendu compte qu’il y avait moyen de faire ce pas sans perdre nos racines. C’est vraiment extrêmement important pour nous et cela a également été leur vision depuis le début. On va continuer sur les mêmes bases, on reste aux manettes. Les contrats des employés sont toujours valables.

Sur un plan plus personnel, vous restez le patron du freeride?

Oui, je suis lié sur du très long terme. La structure entière reste exactement la même. La seule différence, pour cet hiver en tout cas, c’est qu’il y aura le logo de la FIS à côté de celui du FWT. Mais le circuit et ses différents niveaux reste identiques. Les formats, structures, règlements et accords sont toujours les mêmes.

Concrètement, qu’est ce que le fait d’être sous cette nouvelle entité va apporter à votre discipline?

On va pouvoir profiter de l’immense réseau de la FIS, que ce soit sur le plan du sponsoring avec un large pôle de partenaires potentiels, mais aussi stratégique. On va pouvoir développer des événements dans d’autres endroits dans le monde. La distribution médiatique de notre sport va également pouvoir progresser. La FIS est en train de rapatrier les droits de ses disciplines et récupérer ces droits va dans ce sens. La popularité et l’audience du freeride va grandir. Enfin, le statut des athlètes va pouvoir évoluer. Ils vont être considérer comme des sportifs d’élite et pourraient recevoir de nouvelles aides dont ils étaient jusqu’ici privés. Il est également probable qu’ils intègrent les fédérations nationales.

Pourquoi la FIS vous a rachetés?

Johan Eliasch souhaite réunir sous l’égide d’une seule et même fédération l’ensemble des sports qui se pratiques sur des skis ou un snowboard. Par ailleurs, notre produit, avec une large audience, est intéressant, frais. Il y a également une vision pour intégrer les Jeux olympiques.

Les Jeux olympiques, vous en parlez depuis longtemps. On peut imaginer une intégration en 2030?

Oui, c’est envisageable mais cela reste lointain. Ce n’est pas simple du tout car il faut recevoir l’aval et le soutien de la fédération, du CIO mais également du comité d’organisation.

Vous êtes convaincu d’avoir pris la bonne décision?

Oui. Seul le temps nous si c’est véritablement le bon choix, mais j’y crois. On a trop d’exemples de sports qui sont divisés, ce n’est pas un bon signe.

Vous n’avez donc pas peur que le freeride perde ses valeurs?

Non, car le contrat signé a été fait en sorte que le modèle reste le même qu’actuellement. Je suis intimement convaincu qu’on va garder notre philosophie et notre esprit. La FIS ne veut pas dénaturer nos valeurs, pas casser une machine qui marche bien.

Laurent Morel

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