Crans-Montana, qui avait annoncé son intention de briguer l’organisation des Championnats du monde de ski alpin en 2027 dès le mois d’octobre dernier, Garmisch-Partenkirchen, qui a fait de même il y a deux semaines et Andorre, qui a présenté son projet mardi, ont désormais un nouvel adversaire. La ville norvégienne de Narvik nous a en effet confirmé son intention de se lancer dans la course. La lettre d’intention sera déposée devant la FIS ce jeudi, avant la date butoir du 1er mai. Il se pourrait donc que la manifestation se déroule pour la première fois sous les aurores boréales de Laponie, dans un paysage atypique au milieu des troupeaux de rennes.

“On y va, c’est clair, lâche Erik Plener, patron de cette candidature. On est conscients que nos adversaires sont solides, mais on compte bien faire le maximum pour tenter d’obtenir ces Mondiaux.” Narvik, petite ville de quelque 20’000 habitants en pleine croissance, se situe au nord du cercle polaire, à la hauteur des touristiques îles Lofoten. Le site s’est construit une petite réputation grâce à sa station de ski, qui a notamment accueilli les Championnats du monde juniors en mars 2020 dans un paysage féérique, avant que ceux-ci soient interrompus en cours de route par la pandémie de Covid-19. “Nous avons de bonnes pistes qui donnent sur le fjord, détaille Erik Plener. Mais l’idée est de les améliorer et d’en construire de nouvelles pour les Mondiaux. Didier Défago en sera l’architecte.” Les responsables norvégiens comptent lancer les travaux immédiatement après l’obtention éventuelle de la manifestation en 2022 et les terminer d’ici 2026.

Des bateaux-hôtels

“Ces dernières années, on a montré qu’on était capables de recevoir un tel événement, poursuit le patron de la candidature scandinave. Nous aurons les infrastructures nécessaires.” En 1992 et 1996, Narvik avait déjà accueilli plusieurs épreuves de Coupe du monde féminine. Si le nombre de chambres n’est pas suffisant dans la ville, il sera compensé par la présence des plusieurs bateaux, qui seront utilisés comme hôtels pour ce projet partagé entre le comité local et la fédération norvégienne à parts égales. La fédération justement avait décidé en 2018 de faire de Narvik, alors en balance avec Kvitfjell, sa candidate pour tenter d’obtenir les premiers Championnats du monde de ski alpin sur ses terres (Oslo a organisé les Jeux olympiques, qui comptaient alors comme Mondiaux, en 1952). Désormais, Kvitfjell et sa voisine d’Hafjell, qui avaient accueilli les épreuves de ski alpin des Jeux de Lillehammer en 1994, se concentrent sur l’obtention des finales de Coupe du monde.

Pour Erik Plener, la candidature de Narvik repose elle sur deux axes principaux: “L’environnement et le spectacle”. Optimiste, le CEO croit en sa bonne étoile pour 2027, même s’il devra peut-être patienter quelques années de plus, comme cela est souvent de coutume lors du dépôt d’une première candidature devant la FIS. “On espère obtenir ces Championnats du monde en 2027, c’est vraiment l’idée, assure-t-il. Mais nous ne sommes pas fermés à voir plus loin si cela ne fonctionne pas.” Narvik, qui doit accueillir les prochains Championnats de Norvège, devrait également recevoir la Coupe d’Europe en 2023. Avant de voir plus haut?

Laurent Morel