Les Suissesses n’ont pas brillé lors de la descente olympique à Jeongseon ce mercredi. Principales chances de médailles pour la délégation helvétique dans la discipline, Michelle Gisin a pris le 8e rang avant de chuter dans l’aire d’arrivée tandis que Lara Gut est sortie après une dizaine de portes. Leur réaction.

Michelle Gisin: “La première chose, c’est que je vais bien. Cette chute dans l’aire d’arrivée n’était pas nécessaire mais bon, j’ai eu de la chance car ce n’est pas grave. Mon résultat n’est pas mauvais, mais ce n’est pas ce que j’espérais non plus. C’est vraiment dommage. J’ai trop forcé mon ski. Je n’ai pas skié suffisamment proprement. J’ai fait des fautes et n’ai pas emprunté les lignes que je désirais. Je n’étais pas assez fine, trop dure sur les skis. Ça manquait de fluidité. Sur le haut du parcours, j’avais bien mieux skié lors des entraînements. C’est le risque en course lorsque tu veux faire encore mieux que lors des tests. Parfois, ça ne fonctionne pas.

Le positif, c’est que la nervosité s’est envolée. Elle était énorme. Je vais essayer de récupérer un petit peu de la chute et du stress avant le combiné de demain et analyser ce qui s’est mal passé.

Lara Gut: “(Aux journalistes suisses) Qui commence à me poser une question? Personne? Bon, ma course. Parfois, il faut prendre des risques. Sur cette neige, si tu corriges trop, tu perds de la vitesse. J’ai pris un trou, ça m’a décalé un petit peu et je n’ai pas voulu forcer le virage pour revenir à la porte. Je n’avais pas assez de direction pour prendre la suivante. Ça m’a secoué. J’étais sur mon ski externe au moment où j’ai pris le trou. La musculature de mon genou s’est resserrée à ce moment. Rien de grave, mais je n’ai pas réussi à rattraper la porte suivante.

Je ne suis pas encore en train de pleurer car je suis déjà contente d’aller bien. Je vais simplement aller chez le physio, courir un petit peu pour obliger mes muscles à coopérer avant la course de demain (le combiné). Cependant, c’est sûr que la déception va arriver. Au départ, je me suis rendu compte qu’il s’agissait de la descente olympique et que j’avais envie de bien réussir. J’avais envie de profiter de chaque virage car il n’y a pas beaucoup de monde qui a la chance de participer à une descente olympique, parce qu’il n’y en a une que tous les 4 ans. C’est particulier, il ne faut pas seulement profiter des entraînements et être trop nerveux en course. Ce n’est pas marrant de n’avoir pu en profiter que durant 30 secondes.

Heureusement, je me dis que je peux continuer à skier. A la fin de la saison, pouvoir continuer à faire ce qu’on aime, c’est ça qui compte. Chaque athlète espère gagner au départ mais ce n’est pas possible pour tout le monde. Il faut faire sortir la déception, accepter, et le jour suivant, tu te dis que t’as de nouvelles chances.

Si j’ai la sensation d’être maudite aux Jeux? En fait, je n’ai pas la sensation d’être bénie lorsque je gagne une médaille car c’est moi qui vais la chercher. Du coup, quand je passe à côté, c’est parce que je n’ai pas eu le niveau ce jour-là pour gagner. L’or ne tombe pas sur la tête. Il faut simplement réussir à être prête. Je l’ai été 24 fois je crois en Coupe du monde. Le jour-J aux Jeux olympiques, il faut l’être également.

Je n’ai pas eu le temps de faire des manches de slalom à l’entraînement. Mais je l’ai dans la tête, je l’ai dans le coeur et je vais inventer quelque chose.”

Laurent Morel, PyeongChang