Après une saison olympique couronnée de succès, et surtout d’or lors du combiné des Jeux de Pékin, Michelle Gisin a voulu se challenger. L’Obwaldienne a décidé de ranger ses Rossignol de toujours et passer chez Salomon. “C’était le bon moment pour changer”, nous lançait la skieuse d’Engelberg, avant le début de saison (avorté) de Sölden.
D’ailleurs, Michelle Gisin se montre ravie de son acclimatation sur son nouveau matériel durant l’été. “J’étais étonnée que cela aille aussi bien à l’entraînement avant Sölden et avant ma sortie de piste à Levi. Je me trouvais à l’aise partout sur la neige européenne.” Toutefois, les courses de Killington le week-end dernier, où tant en géant qu’en slalom elle est restée loin de ses standards, ont mis en exergue que son ski n’était pas encore apte à glisser dans toutes les conditions. “On était tout à l’envers”, explique la double championne olympique. “On a essayé de bosser avec “Gämpi” (Christian Gämper, son fidèle serviceman) entre les manches pour trouver quelque chose. Mais sans trouver la solution. Cela fait partie du processus. On a beaucoup appris, pas forcément sur des choses qui fonctionnent, mais on sait au moins ce qui ne fonctionne pas”, se marre-t-elle.
Un ski qui fonctionne en Europe
Malgré des résultats peu probants en ce début d’hier, avec une 16e place lors du second slalom de Levi comme meilleure performance, la Suissesse ne remet aucunement en cause sa décision de changement de lattes. Au contraire. “Les gens pensent qu’il faut me consoler. C’est gentil, mais je ne suis pas stressée, c’est une phase de mon apprentissage.” La skieuse se dit extrêmement bien entourée. “Je peux compter sur des gens fantastiques qui travaillent pour moi. Je dois simplement être patiente et restée calme. Je sais que tout fonctionnait bien sur la neige européenne en technique, et cela n’est pas perdu pour la suite.”
Troquer les petits skis de géant et de slalom à Lake Louise pour les grands de vitesse fait toutefois du bien au moral de Michelle Gisin. “C’est tellement cool, cela faisait deux mois que je ne les avais pas chaussés. Je me sens bien.” Petit à petit, l’Obwaldienne prend la mesure de son matériel, sans se prendre la tête. “On travaille comme des fous. Mais dans cette situation, on doit aussi accepter que ce soit un peu plus difficile. Et c’est ensemble, avec toute l’équipe, que l’on surmontera cette petite montagne à laquelle nous faisons face.”
Johan Tachet, Lake Louise