On parle des descentes de Zermatt/Cervinia depuis des semaines, des mois, des années même. Mais à quoi ressemble vraiment la Gran Becca pour ceux qui s’élancent dessus? Marco Odermatt a décrypté les passages les plus compliqués. Il explique aussi pourquoi, ou pas, il prendra l’hélicoptère pour se rendre au départ. Entretien.

Marco Odermatt, vous avez découvert la piste toute entière pour la première fois à l’entraînement mercredi. Comment était-elle?

C’était très cool à skier. Ce n’est pas une descente très difficile, c’est très tranquille. Je pense que c’est la descente de Coupe du monde la plus facile. C’est difficile à dire après un entraînement, mais je pense que les autres descentes sur le Cirque blanc sont plus difficiles, y compris Lake Louise.

Pouvez-vous nous décrire la piste, quels sont les passages importants?

C’est important de prendre beaucoup de vitesse depuis la première porte jusqu’à la dernière. Il ne faut jamais être trop sur les carres, on ne peut pas se permettre la moindre erreur. Les passages les plus importants sont après le premier saut, le premier virage avant la traversée, et ensuite dans le mur final, la double porte et la première porte avant le plat: ce sont les sections les plus importantes parce que c’est cette vitesse qui vous amène jusqu’en bas.

Avec beaucoup de plat, il faut être un bon glisseur pour être rapide sur cette piste. Comment voyez-vous vos chances?

Pour moi, je pense que ce sera très difficile de gagner ici. Mais je vais faire une bonne course. À l’entraînement, la sensation sur les skis était super. Et on ne sait jamais!

Certains se sont plaint du long trajet entre Zermatt et le site de la course: à l’aller, il faut prévoir un peu moins d’une heure, au retour 1h15. Et cela plusieurs jours de suite. Mais vous effectuez malgré tout le trajet en télécabine.

Exact. Si le temps était plus stable, on prendrait peut-être une fois l’hélicoptère. On gagne quand même beaucoup de temps ainsi et on économise de l’énergie. Mais avec la météo qu’on a jusqu’à maintenant, ce n’est pas possible.

Si vous deviez choisir, vous préféreriez une victoire à Zermatt ou une des classiques?

Zermatt n’a évidemment pas la même tradition ou le même statut que Wengen ou Kitzbühel. Une victoire sur ces étapes a certainement plus de valeur. Mais je ne serais pas contre une victoire ici quand même! (rires)

Marco Odermatt désormais, c’est un géantiste ou un descendeur?

Dur à dire. Je ne serai probablement pas géantiste encore pendant 10 ans. Mais pour l’instant, géantiste, oui. Et en même temps toujours plus descendeur.

LMO/SSW, Zermatt