Le champion nidwaldien est entré dans l’histoire suisse dimanche à Alta Badia en signant sa 41e victoire en Coupe du monde pour battre le record de Pirmin Zurbriggen. Et cela dans des conditions loin d’être idéales. Réaction.
Une légende en dépasse une autre. Marco Odermatt était émotionnel sur le podium d’Alta Badia dimanche, ayant remporté sa 41e victoire en Coupe du monde et battant le record de Pirmin Zurbriggen pour être officiellement couronné meilleur skieur suisse de l’histoire.
« C’est très spécial. C’est incroyable d’avoir atteint ce record », a admis le Nidwaldien, qui seulement la veille avait égalé la marque du champion olympique de Calgary lors de la descente de Val Gardena. « Pirmin est LA légende suisse. Il était la légende avant ma génération, pour mes parents », s’est-il extasié. « Il a donné tellement d’importance au ski en Suisse, je crois qu’on en ressent encore l’effet aujourd’hui. On peut lui être reconnaissants d’avoir fait tant de bien pour le ski en Suisse. »
Même si on n’en doutait plus depuis plusieurs saisons, Marco Odermatt figure maintenant officiellement aux rangs des légendes helvétiques.
Des victoires en série
Et il n’aurait pas pu mieux le prouver qu’avec sa deuxième victoire en 24 heures. Ou est-ce qu’on devrait parler de son troisième podium en trois jours, dans trois disciplines différentes? Ou peut-être de son quatrième triomphe de suite à Alta Badia, et cinquième en tout? Avec Marco Odermatt, même les superlatifs commencent à manquer.
Pourtant, la situation était encore différente il y a un mois. Deux sorties de suite en géant, qui s’ajoutaient à son échec aux finales de Saalbach en mars, pouvaient faire croire à une crise pour le triple gagnant du gros Globe, dans une discipline qu’il a absolument dominée ces trois derniers hivers.
Ce moment difficile n’a rendu sa victoire à Alta Badia, une semaine après un premier triomphe en géant à Val d’Isère, que plus belle. Avec le record comme cerise sur le gâteau. « C’était certainement un objectif cette dernière année et ces derniers mois. Et que cela soit possible déjà en première partie de saison, avec quatre victoires (ndlr: y compris en descente et en super-G) et après un début d’hiver qui n’était pas parfait, c’est vraiment beau », a noté le skieur de 27 ans.
Une piste limite
Personne ne sait mieux retourner une situation que Marco Odermatt. Et le champion l’a montré encore une fois sur la piste de la Gran Risa. Si ça n’avait tenu qu’à lui, la course dimanche n’aurait pas eu lieu, tellement la piste était en mauvais état après la reconnaissance, a déclaré le titan de Buochs. Des portes ont dû être déplacées et la piste a été nettoyée avant la première manche. « On s’est élancé presque sur un nouveau tracé, et ça a rendu les choses difficiles pour moi. Le but en première manche était juste d’arriver jusqu’à la fin. »
Une nette amélioration de la piste pour la seconde manche a tout de même permis au public italien d’assister à une classique attaque Odermatt. Et le revoilà déjà sur la plus haute marche du podium. Le Suisse est vraiment dans une classe à part.
Une légende félicite une autre
Pirmin Zurbriggen l’a déjà félicité samedi dans un message sur les réseaux sociaux. « Beaucoup de gens ont dit que ce serait difficile en Suisse d’avoir de nouveau un athlète qui fait 40 victoires en Coupe du monde. Tu es au sommet, un des meilleurs athlètes au monde. Continue sur cette lancée! »
Marco Odermatt va maintenant pouvoir savourer ce beau cadeau de Noël avec quelques jours de repos pour les Fêtes. La marque de Pirmin Zurbriggen étant tombée, il peut maintenant aller chercher le record absolu de victoires suisses en Coupe du monde: celui de Vreni Schneider avec 55.
Sim Sim Wissgott, La Villa
