Celui-ci fait particulièrement plaisir. Vainqueur pour la 39e fois en Coupe du monde, la 24e en géant, Marco Odermatt peut respirer. Après trois sorties de piste, il a enfin retrouvé le chemin de la ligne d’arrivée dans la discipline, et de la victoire par la même occasion, lui qui restait auparavant sur 12 succès et 26 podiums. Soulagé après n’avoir conservé que 0″08 d’avance sur l’Autrichien Patrick Feurstein, le Nidwaldien arbore à nouveau son plus beau sourire.

Marco Odermatt, cette victoire est particulière?

Oui, elle est très importante et libératrice, c’est clair. Chaque course est importante, on veut les gagner toutes, mais logiquement, on ne peut pas. Mes résultats récents ont montré à quel point tout est difficile, que rien n’est jamais acquis. Parfois, on a un peu de malchance, comme peut-être à Sölden et à Beaver Creek. Aujourd’hui, ça a tourné en ma faveur mais les écarts étaient serrés. C’est ça, le sport.

Les conditions étaient-elle trop compliquées, notamment en deuxième manche?

Non, au contraire. J’aime bien ces conditions, parce que je sais que c’est souvent là que je gère le mieux. J’avais un bon sentiment au départ. Je savais que je devais simplement bien skier. Mais beaucoup d’autres l’ont fait aussi, et c’était donc très serré.

Avez-vous géré votre effort, en quelque sorte?

Non, je ne pouvais pas vraiment calculer. Honnêtement, je pensais cependant en skiant que ma course devrait suffire. Les sensations n’étaient pas si mauvaises, compte tenu des circonstances. J’ai fait ce que je voulais, ce que je sentais possible.

Votre marge a-t-elle diminué cette saison par rapport au passé?

Je pense qu’à Sölden, j’étais vraiment au top de ma forme lors du géant. Là aussi, j’étais sûr d’être plus rapide que les autres, mais à Beaver Creek ça n’a pas été le cas. Les autres s’entraînent aussi et skient très, très, très bien.

C’était le géant le plus difficile de votre carrière?

Il faudrait que je regarde ça. Les dernières années étaient déjà très compliquées ici. J’ai d’ailleurs regardé hier soir les vidéos de l’année dernière. C’était déjà un combat.

Comment avez-vous vécu les analyses des experts quant à vos récentes sorties de piste?

Je crois que ça m’a plutôt amusé. J’ai remarqué que si deux courses sont moins bonnes tout à coup, tout le monde sait mieux que moi. Tout le monde veut donner son avis, des experts aux entraîneurs en passant par tout plein d’autres personnes. En tant qu’athlète, nous percevons d’autres choses. Personnellement, dans ces moments, je veux surtout me concentrer sur ce que je dois faire pour rectifier le tir.

Le Globe de géant est-il moins important cette saison?

Non, logiquement, j’aimerais à nouveau remporter tous les géants comme la saison dernière et donc le Globe. Mais oui, ce n’est pas gagné d’avance, ce n’est pas évident. Tout le monde s’étonne que l’adversité soit plus forte désormais et que je ne gagne pas tout le temps mais pour moi, c’était clair que ça arriverait un jour.

Laurent Morel, Val d’Isère