“Cette performance va lui donner un immense boost. C’est génial pour lui!” Dans l’aire d’arrivée, Marco Odermatt est presque aussi heureux de son nouveau podium que de la 8e place de son homonyme et ami Marco Kohler. Pour son troisième départ en Coupe du monde, le Bernois a réussi une énorme performance en s’élançant sur la Saslong avec son dossard 41. “Je savais que c’était une bonne course, mais j’ai fait une faute dans le Ciaslat et je ne m’attendais pas à être aussi bien classé”, sourit le skieur de Brienz, tout surpris de se retrouver aussi haut dans le tableau.

Sur une Saslong où l’on passe presque autant de temps en l’air que sur les skis, Marco Kohler s’est plu à voler et à glisser. “Le timing n’est pas facile à trouver. Je ne pensais pas que cela se passerait aussi bien, aussi rapidement.” La recette de la performance? “J’aime les pistes difficiles et je crois que je suis en bonne forme techniquement”, savoure le Bernois qui n’a pas toujours vu la vie en rose sur ses skis.

L’aide précieuse de Marco Odermatt

Au contraire, il a souvent broyé du noir dans une carrière qui n’a rien de linéaire. Le skieur de 26 ans a si souvent été freiné par les blessures. “Il y a eu plusieurs moment très difficiles que je n’arrive pas forcément à choisir le pire.” Il se rappelle toutefois de ce 14 janvier 2020. Alors ouvreur sur le Lauberhorn, il termine son exercice dans les filets de sécurité. Le diagnostic est terrible: déchirure du tendon rotulien, déchirure du ligament croisé antérieur, déchirure du ligament interne ainsi que ménisque arraché au genou gauche. Les semaines qui s’ensuivent sont alors très pénibles. “Quatre ou cinq mois après cette blessure, mon genou ne voulait plus. J’avais connu des gros progrès après l’opération, mais il a ensuite dit stop. Et il a fallu beaucoup de patience.”

Il a même un temps songer à ranger ses skis de compétition. Mais durant sa convalescence, le Bernois peut compter sur son pote Marco Odermatt, avec qui il partage la même marque de skis Stöckli. “Odi a toujours été là lorsque j’étais blessé. Il s’est toujours inquiété pour moi alors qu’il y avait toujours une grosse attention autour de lui sur la Coupe du monde. Cela démontre qu’il a toujours su garder les pieds sur terre. Et j’ai toujours pu bénéficier de son aide pour le matériel.” Petit à petit, Marco Kohler retrouve ses meilleures sensations et sa confiance. La dernière saison, sur le front de la Coupe d’Europe, confirme ce renouveau puisqu’il y signe 4 victoires dont une victoire à Orcières pour remporter le classement de la descente et s’offrir une place fixe sur le Cirque blanc.

Quand un Marco en cache un autre

Derrière Odermatt et l’Autrichien Schwarz, voici donc un nouveau Marco qui pointe le bout de ses spatules. Faut-il alors se prénommer ainsi pour désormais performer en Coupe du monde? “On dirait”, se marre Kohler. “C’est plutôt une coïncidence, mais je signerais immédiatement pour être aussi bon que les autres Marco.”

Johan Tachet, Santa Cristina/SSW