À l’arrivée de son super-G, Loïc Meillard était plutôt satisfait de sa manche. Parti avec le dossard 2, le skieur d’Hérémence a pu croire pendant plusieurs minutes que sa course allait lui permettre de monter sur le podium. Il n’en sera finalement rien puisqu’il termine 8e, à 0″39 de la troisième place d’Alexis Pinturault. Légèrement déçu mais loin d’être abattu, le Valaisan s’est confié, sans filtre, dans l’aire d’arrivée de l’Éclipse.

Loïc Meillard, que retenez-vous de ce super-G?

Je crois que c’était une manche solide, avec de très bonnes choses. Je me suis bien senti et ça c’était un bon pas en avant par rapport au super-G du combiné.

Une ou deux imperfections vous coûtent le podium au final…

C’est clair. Ça reste une course serrée et courte, ce qui est assez rare en Coupe du monde. On n’a pas le droit à l’erreur. Il y a peut-être un ou deux virages qui auraient pu être un petit peu mieux. Mais avec des si et des mais, on referait toute la chanson. Je suis content de l’attaque que j’ai eue et du ski que j’ai montré. Je peux prendre tout ça, de la confiance, avec moi pour la suite. Je peux m’entraîner sereinement pour la suite du programme.

Après la déception du combiné, dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui?

Pour moi, il n’y a pas de déception. C’est dommage, mais c’est comme ça. Il y a parfois des choses qui ne se passent pas comme on a envie. Aujourd’hui, au final, j’ai montré du bon ski et ça, j’en suis content. C’est clair ce n’était pas assez pour une médaille, mais c’est comme ça.

Il n’y a pas encore de médaille dans le camp suisse chez les messieurs? Les questions commencent à se poser?

Non, moi je ne me pose pas de question. Je fais mon chemin, je fais mes courses. Ce que les autres pensent m’est complètement égal.

Avec également le petit coup de gueule de Justin Murisier (lire ici), ça commence à jaser dans l’équipe ?

Non, c’était une discussion entre lui et les chefs. On n’a pas discuté de cela entre nous et voilà, c’est leur décision.

Quel va être votre programme pour les prochains jours?

Je vais profiter d’une petite pause, puis faire deux jours d’entraînement ce week-end, toujours à Courchevel. On verra au jour le jour quelle piste est préparée et comment je me sens. Le but est d’arriver en géant et en slalom en étant prêt et serein afin de pouvoir présenter mon meilleur ski.

Avez-vous prévu de vous entraîner en parallèle?

Non, ce n’est pas prévu.

Vous aborderez tout de même l’épreuve avec des ambitions?

Non, car je ne serai probablement pas au départ. 

Vous prévoyiez pourtant d’y participer?

Comme je l’ai toujours dit, l’ancienne règle (ndlr: qui prévoit que le retard maximum sur une manche « aller » soit d’une demi-seconde, les détails ici) n’est pas correcte pour tout le monde. Jusqu’à présent, ils ont dit qu’on devait courir avec les anciennes règles. Pour moi, faire une course qui ne donne pas une médaille à celui qui skie le plus vite, ce n’est pas possible… Je l’ai fait une fois et je ne vais pas le faire une deuxième fois. Je préfère me concentrer sur les disciplines dans lesquelles je pourrai me battre pour les médailles en skiant le plus vite.

Vous avez pris cette décision récemment?

Oui, car au début on était sûr qu’il y aurait un nouveau règlement qui sortirait. Apparemment, ce n’est pas le cas donc c’est vrai que ça a modifié mon idée. Prendre le départ avec le règlement de Cortina, ça ne m’intéresse pas.

Vous avez essayé d’en parler aux responsables, de faire évoluer cette règle?

Il y a eu des discussions cet été et on pensait que ça avait été fait, mais apparemment ce n’est pas le cas…

Le parallèle devrait disparaître après ces Championnats du monde. C’est un bon débarras?

Je ne sais pas mais je ne serai pas au départ. Ceux qui voudront l’être y seront (ndlr: Alexis Pinturault, notamment, devrait s’élancer).

Laurent Morel/JT, Courchevel