Quelques heures après avoir effectué des examens ayant révélé qu’il souffrait d’une déchirure de l’enveloppe d’un disque intervertébral entre les vertèbres L5 et S1, Loïc Meillard se trouvait déjà chez lui à Hérémence. C’est couché dans sa maison, afin de récupérer au mieux que le Valaisan a évoqué sa blessure et ses ambitions pour l’hiver à venir dans un entretien dans notre première émission de la saison de l’Après-Ski.

Loïc Meillard, les examens que vous avez subis ont révélé une déchirure de l’enveloppe du disque intervertébral. Comment avez-vous réagi à l’annonce de ce diagnostic?

Disons que je m’y attendais un peu, compte tenu des douleurs ressenties pendant l’échauffement avant le géant de Sölden. Le diagnostic établi par les médecins de la clinique de Zurich m’a surtout réconforté dans ma décision de ne pas prendre le départ.

Vous aviez pourtant tout tenté pour concourir, mais cela n’a pas suffi…

Effectivement, la séance de physiothérapie d’une heure avant la course n’a pas réussi à atténuer mes douleurs. Puis est venu le moment où il a fallu prendre une décision. C’a été très difficile. C’était un vrai pincement au cœur. Cinq minutes avant le départ, on a décidé de ne pas y aller. Je ne me sentais pas bien, tout simplement. Les risques de complications étaient trop élevés. Accepter de ne pas prendre le départ a été la partie la plus dure. En tant qu’athlète, on a toujours foi en ses chances et l’envie de s’élancer. Avant cette course, je me sentais vraiment en forme, détendu et prêt.

Aujourd’hui, que pouvez-vous faire?

Le mot d’ordre pour les jours à venir sera le repos. Je dois détendre les muscles entourant la déchirure. L’idéal serait de rester allongé parce que c’est la position la plus confortable. Je peux bouger un peu quand même, mais il faut absolument que j’évite les douleurs, ce qui est quand même compliqué en ce moment. Tous les mouvements que je fais me font mal. Je me balade donc un peu autour de la maison, sans rien exagérer. Je recommence aussi la physiothérapie en milieu de semaine. A partir de là, on va y aller étape après étape et voir de quelle manière la situation évolue.

Les spécialistes estiment que les prévisions de guérison pour ce type de blessure sont incertaines, mais ils se montrent confiants quant à votre participation au slalom de Levi à la mi-novembre. Cela doit vous réjouir, non?

C’est vrai, la possibilité existe. Mais tout dépendra de la vitesse de guérison. En discutant avec d’autres athlètes ayant vécu des situations similaires, on se rend vite compte que la guérison peut s’opérer en trois semaines, mais aussi prendre plus de temps. Je dois faire preuve de patience et prendre le temps nécessaire pour revenir en forme. Mais Levi reste bien présent dans un coin de ma tête. Mon objectif est d’être au départ en Finlande.

On imagine que c’est compliqué de rester à la maison après ce week-end d’ouverture de la Coupe du monde…

De toute manière, je serais resté chez moi cette semaine pour travailler ma condition physique. Mais la semaine prochaine, quand les autres seront à Levi pour s’entraîner et que je serai toujours ici, ce sera un peu moins drôle. C’est ainsi, je ne peux rien changer. Je dois mettre tout en œuvre pour revenir le plus vite possible.

Vous aviez fini 2e du classement général de la Coupe du monde l’hiver dernier. Que change cet arrêt forcé dans vos ambitions pour cette saison? 

Pour l’instant, cela ne change rien. On verra ensuite, quand je serai à nouveau sur les skis, si tout va bien ou si des soucis persistent. En fonction de cela, il va peut-être falloir adapter les attentes et les envies. Pour l’instant, je pars du principe que je serai en forme et capable de skier à 100 % sans problème. J’espère que ce sera vraiment le cas. 

Gregory Cassaz, Le Nouvelliste