Quelques heures après l’annulation du slalom de Bansko, Ramon Zenhäusern et Thierry Meynet, l’un des trois entraîneurs de l’équipe de Suisse de slalom, ont retrouvé la Suisse. Sur le chemin du retour en Valais, ils se sont arrêtés dans nos studios pour évoquer ce slalom tronqué, mais également les lieux insolites de la Coupe du monde, ainsi que la dynamique de groupe au sein de l’équipe de Suisse. Et on a pris des nouvelles de la championne italienne Federica Brignone.

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Les stars et les autres

«Il est insolent. Même s’il commet une petite erreur, il sera toujours facilement devant.» Le compliment émane de Thierry Meynet. L’entraîneur des slalomeurs suisses est impressionné par la maestria de Marco Odermatt qui a remporté samedi son neuvième géant successif. Mais pour ses adversaires, n’est-ce pas frustrant? «Je me rappelle qu’à l’époque, on se battait pour la 3e place derrière Marcel Hirscher et Henrik Kristoffersen», sourit Ramon Zenhäusern. «C’est surtout un honneur de pouvoir skier face à de telles légendes. Et j’ai battu une fois Marcel Hirscher à la régulière.» Peu d’athlètes peuvent se targuer d’un tel exploit.

Une victoire peu importe où

Soldeu, pour les femmes, Bansko, pour les hommes, étaient les hôtes des courses de Coupe du monde le week-end dernier. Des stations qui accueillent sporadiquement le Cirque blanc. «J’ai toujours été ouvert à découvrir des nouveaux lieux. Et pour moi, sportivement, gagner en Bulgarie, c’est la même chose que de gagner à Schladming. Ça rapporte 100 points. Après, en terme de prestige, c’est plus beau de remporter une classique», mentionne le vice-champion olympique de slalom en 2018. Pour Thierry Meynet, «chaque victoire est bonne à prendre». «Dans ce milieu, on perd plus souvent que l’on ne gagne. On ne peut pas faire la fine bouche si on remporte une victoire à Palisades Tahoe.»

La phrase

«J’ai déjà réussi bien plus que ce j’ai toujours rêvé dans ma carrière. Le reste, c’est un plus.»

Federica Brignone

Federica Brignone profitait de quelques jours de repos dans son Val d’Aoste natal avant de prendre la direction de Crans-Montana pour y disputer deux descentes et un super-G sur une piste du Mont Lachaux qu’elle adore. «La piste est très technique, elles a de belles courbes, de la vitesse. On a souvent de la neige humide comme je l’aime. Franchement, c’est le top.»

Une équipe soudée

L’équipe de Suisse de slalom est l’une des plus homogènes du circuit depuis plusieurs saisons. Des individualités fortes au sein d’un groupe soudé, voilà la recette du succès d’une formation qui collectionne chaque saison les podiums.  «C’est beaucoup de travail. Les gars se sont toujours tiré la bourre et les résultats ont eu l’effet boule de neige. Il faut leur tirer un coup de chapeau», félicite Thierry Meynet lorsqu’il analyse les performances de ses protégés. «Sans notre équipe, nous n’aurions jamais eu de succès», renchérit Ramon Zenhäusern.

Johan Tachet