Henrik Kristoffersen n’a pas manqué sa première avec des skis Van Deer – Red Bull Sports aux pieds. Avec son nouvel équipementier, dont les lattes ont été conceptualisées par la légende Marcel Hirscher, le Norvégien a pris la 3e place du géant d’ouverture de la saison à Sölden, remporté par Marco Odermatt.

“Je suis vraiment content de ma performance, car c’est une piste qui ne m’a jamais convenu. Je ne suis pas un skieur qui sait bien déraper. Je suis meilleur quand c’est difficile et que je peux skier proprement”, a lancé le cobaye viking de la nouvelle marque de ski autrichienne qui monte pour la première fois sur le podium dans la station tyrolienne. “Ce résultat est un bon signe. L’hiver s’annonce fun.”

Un “naming” et un logo qui vont à l’encontre du règlement de la FIS

Mais dans l’aire d’arrivée au pied du glacier du Rettenbach, les skis du Norvégien, qui accaparaient déjà l’attention avant ce baptême du feu en Coupe du monde, ont beaucoup fait parler, voire jaser après la pose d’un ruban adhésif noir sur les deux spatules d’Henrik Kristoffersen. Le problème? Le logo, qui comprend un cerf (deer en anglais) et un taureau rouge, en référence à Red Bull, et le nom de Van Deer sont associés à la marque de boisson énergétique. Un jumelage qui va à l’encontre du règlement d’équipement des compétitions de ski alpin de la FIS, comme le précise son article 1.2: “L’identification du fabricant doit être une marque d’équipement sportif, ce qui signifie que l’identification du fabricant est principalement utilisée pour l’équipement de compétition et qu’elle n’est principalement pas utilisée pour de l’équipement non sportif et/ou ne peut pas être confondue avec un article similaire ou identique utilisé dans une autre branche d’activité, sans rapport avec l’équipement de compétition.” En d’autre termes, une marque de boisson ne peut être associée à une marque de skis.

D’ailleurs, le nom de la marque ne figurait pas sur la liste de départ à côté des deux athlètes qu’elle équipait à Sölden, à savoir Henrik Kristoffersen et le Britannique de Verbier Charlie Raposo. “La FIS devrait arrêter de mélanger les cartes trop longtemps”, image la star norvégienne. Au micro de l’ORF, Toni Giger, le directeur de Van Deer – Red Bull Sports, a lancé que c’était une controverse “purement politique”.

Des skis Rossignol déguisés?

Des rumeurs faisaient aussi échos d’un éventuel maquillage des skis Van Deer qui seraient simplement des Rossignol, ancienne marque de skis d’Henrik Kristoffersen, déguisés. Le Norvégien s’en moque. “Non, je ne suis pas sur Rossignol, sinon je ne serais pas sur le podium. Vous savez très bien que ce n’est pas ma piste de prédilection”, contrait-il après la course, préférant évoquer le potentiel de développement de son nouvel équipementier. “La communication est la clé dans notre équipe. Et la perfection n’existe pas. Nous pouvons toujours nous améliorer.”

Avec ses skis Van Deer – Red Bull Sports aux pieds, le Norvégien est donc prêt à prendre son envol. La question est de savoir maintenant s’il sera en mesure de concurrencer Marco Odermatt en géant et d’être tout aussi performant en slalom. Quant à la communication justement, la “clé” de la nouvelle écurie, elle a été une réussite sur ce premier week-end sur le Cirque blanc tant on a parlé cerf et taureau sur le glacier du Rettenbach.

Johan Tachet/LMO, de retour de Sölden