Daniel Yule poursuit sa lutte pour la protection du climat. Une année après avoir fait don des primes glanées sur les deux derniers slaloms de la saison à l’Association Protect Your Winters Switzerland (POW), le Valaisan a choisi de se rendre une nouvelle fois acteur pour la sauvegarde de la planète. Pour cette saison, le quadruple vainqueur en Coupe du monde a décidé de rembourser son empreinte carbone de l’hiver. “On a calculé mon bilan qui s’élève à environ 12 tonnes de CO2, explique le skieur de la Fouly. L’objectif est d’éliminer ces 12 tonnes que j’ai consommées.”

Pour ce faire, Daniel Yule s’est rapproché, grâce à POW, de la toute jeune start-up zurichoise Climeworks. L’entreprise capture le CO2 dans l’air pour ensuite l’éliminer grâce à de nouvelles technologies en transformant le carbone capturé en pierre qui devient alors inoffensif pour l’homme. “Ce n’est pas comme planter un arbre et il faut attendre 30 ans pour voir les effets, ici les résultats sont immédiats. On ne compense pas, on élimine directement”, poursuit le Valaisan qui va payer de sa poche la capture et l’élimination de ces 12 tonnes de CO2.

Une solution pour compenser des choix “qui ne plaisent pas” pour rester performant sur les skis

Daniel Yule, qui a toujours affirmer vouloir “faire partie de la solution climatique” s’exprime ouvertement et s’ouvre naturellement à la critique, lui qui avait fait les gros titres de certains médias au mois de janvier pour avoir pris l’hélicoptère entre deux courses. “Je n’ai jamais prétendu être irréprochable, lance-t-il. Mon objectif reste de gagner des courses et je dois faire des choix qui ne me plaisent pas. Cela me permet de mieux récupérer et de mieux skier. Je ne m’entraîne pas tout l’été comme un fou pour ensuite ne pas skier à mon plein potentiel car j’ai renoncé à des choses, c’est du non-sens. Mais avec cette solution qui permet d’éliminer le CO2, je peux faire ces choix.”

Le skieur valaisan espère se poser en modèle et que d’autres sportifs suivent son exemple. “Aujourd’hui on voit que les choses bougent pour le climat et que d’une manière générale, on prend conscience de la question, même auprès de la FIS qui a lancé un document pour réaliser des efforts écologiques et qui a mis sur place un comité pour cette problématique.”

Pas après pas, le monde du ski entreprend des actions pour le bien de la planète, il en va de la survie de la discipline. Et Daniel Yule se pose en fier ambassadeur.

Johan Tachet