Après la parodie de slalom de Zagreb où il s’est malheureusement fracturé le péroné, Victor Muffat-Jeandet est sorti de son silence. Le Français est revenu sur le circonstances de son accident sur une neige de culture cassante qui était devenue une véritable bombe à retardement pour les athlètes. “Tout ça pour ça… Quel gâchis”, poste-il sur les réseaux sociaux. “Ça a cédé sous mes appuis, j’ai été déséquilibré et l’ensemble de mon ski droit s’est complètement immobilisé d’un coup dans une neige bizarre et non uniforme. J’ai tout de suite senti un gros bras de levier, une sensation dans ma chaussure et ça m’a cassé le péroné.” L’athlète de 32 ans va devoir se faire opérer la semaine prochaine et se trouve contraint de renoncer aux Jeux olympiques.

Dans la suite de son message, le skieur tricolore, comme de nombreux athlètes, notamment suisses, n’y est pas allé de main morte envers les organisateurs croates à s’entêter à vouloir maintenir la compétition coûte que coûte. “J’accepte depuis toujours les risques et les blessures inhérents à mon métier et ma passion”, poursuit-il. “Je fais du géant , de la vitesse, j’ai eu des entorses, des fractures, des opérations. Ça aurait pu arriver n’importe où, n’importe quand, être bien plus grave… Mais c’est sûr que se blesser sérieusement en slalom pour la première fois de sa vie en 20 ans sur une piste où le dossard 19 finit sur l’herbe, ça fait forcément un peu réfléchir…”

L’attitude de la FIS en questions

Mais c’est surtout la FIS qui en prend pour son grade. Avec raison. Sous la pression croate – les organisateurs n’auraient pas souscrit d’assurance en cas d’annulation -, la fédération internationale de ski n’a pas été encline, via son directeur de course sur place, Emmanuel Couder, à prendre la décision qui s’imposait: à savoir annuler purement et simplement la course. “Très très peu de gens savent et se rendent compte de tous les efforts, les investissements et la rigueur qu’il faut avoir au quotidien depuis de longues années pour s’aligner au départ. Même la FIS ne le sait pas”, lance Victor Muffat-Jeandet.

“Ca fait déjà quelques temps qu’elle ne se soucie et ne respecte plus vraiment les athlètes, et tout les gens qui gravitent autour. Il y a la gestion de course comme à Zagreb, mais aussi de nombreuses autres exemples. Comme le calendrier avec des courses qui s’enchaînent dans la semaine avec parfois des déplacements aberrants si tu n’as pas un jet ou un hélicoptère, et des heures de route de nuit pour les staffs et techniciens”

Dans son long message, le médaillé de bronze du combiné des Jeux olympiques de PyeongChang propose des solutions. “Elle pourrait venir d’un représentant extérieur qui n’a pas à courir et qui pourrait trancher seul suivant un cahier des charges avec des critères établis comme l’uniformité et la tenue.” Mais la FIS serait-elle intéressée une fois à écouter vraiment l’avis de ceux qui font le ski? Une chose est sure, l’instance internationale va devoir se changer et se renouveler rapidement.

JT, de retour de Zagreb