S’ils ont manqué le podium comme depuis le début de l’hiver, les Suisses se consoleront en ayant mis le feu à l’aire d’arrivée à Adelboden grâce à une superbe prestation d’ensemble, classant 4 des leurs parmi les 8 premiers. De quoi se rassurer à l’entame d’un mois crucial dans la discipline. A l’exception de Loïc Meillard, qui va se concentrer sur le super-G de Wengen, l’ensemble des slalomeurs helvétiques vont désormais se diriger vers Crans-Montana, qui accueille le traditionnel slalom nocturne exhibition mercredi. Mais avant le rendez-vous valaisan, ils reviennent sur leur course dominicale.
Ramon Zenhäusern (4e):
« Au final, je dois être content car mon début de saison était un petit peu difficile. J’avais des problèmes de santé et là, je me sens de nouveau bien. Je suis très content même si un jour j’aimerais bien être sur la boîte ici à Adelboden. J’avais déjà terminé 4e et 5e les dernières années. Aujourd’hui, je sais où j’ai perdu le podium, à la première banane, à l’entrée du plat. Mais comme ça, je suis obligé de continuer à skier quelques années jusqu’à ce que j’arrive à finir sur la boîte un jour.
Bien sûr, c’est bien pour la suite. Ça fait aussi du bien d’avoir obtenu ma qualification pour les Jeux olympiques. C’est un soulagement car plus longtemps je devais attendre, plus je me posais de questions. Là, je vais pouvoir remplir les formulaires ce soir. J’ai attendu jusqu’à aujourd’hui, je n’avais pas envie de faire cet administratif jusqu’à maintenant mais là je vais pouvoir m’y mettre.
Le niveau en slalom est énorme. Il faut imaginer que le dossard 38 a gagné aujourd’hui avec des conditions pareilles. C’est aussi pour ça qu’il faut être satisfait avec la 4e place. Ça peut aller tellement vite dans toutes les directions. C’est le slalom, ça se joue à des millimètres. C’est une discipline de merde.
L’épaule, je sais que je vais devoir me faire opérer après la saison. Il y a des mouvements que je ne peux pas encore faire mais en tout cas, je n’ai plus de blocage dans ma tête. J’ai pu casser cette barrière. Je n’ai plus besoin de protéger mon épaule. Le dos, j’avais des problèmes à Madonna mais c’est complètement loin. Je vais dire que je suis à 98%. Je le savais déjà avant la course, mais la santé n’est plus une excuse. »
Luca Aerni (5e):
« C’est clair que c’est quelque peu énervant quand on franchi la ligne en 4e position, mais il n’y a pas de regret. Une 5e place, c’est très bien. J’ai réussi deux manches solides et je peux vraiment construire là-dessus.
Si je n’arrivais pas à transposer en course ce que je produis à l’entraînement? Vous êtes un peu dur parfois, je trouve. J’étais en train de réussir un top 5 à Val d’Isère alors qu’à Madonna, je suis 8e au terme de la première manche et au final à 3 dixièmes du top 10. Aujourd’hui j’ai réussi à mettre les centièmes et dixièmes de mon côté. Il faut donc toujours travailler et toujours y croire.
Après mon arrivée en première manche, l’ambiance était superbe, je me suis un peu lâché et j’ai profité du moment, peut-être un peu trop d’ailleurs. Je me suis dit ensuite que je devais me calmer parce qu’il y avait encore une deuxième manche à faire, mais c’était tellement magnifique avec ce public.
Ce résultat me permet de remplir le critères pour les Jeux olympiques mais franchement, je n’y pas encore vraiment. Je vais déjà faire ce mois de slalom et on verra à la fin. On a enfin des courses, c’est agréable. Mercredi, on a en plus le slalom nocturne à Crans-Montana, ça va être une chouette histoire. »
Loïc Meillard (6e):
« Quand on a été sur le podium ici, on a envie d’y retourner mais en géant, je ne pouvais pas m’attendre à des miracles au vu des premières courses de la saison. Je peux donc être content déjà de ce pas dans la bonne direction. En slalom, je fais une première manche moyenne, donc je peux être heureux de finir 6e à la fin.
La première manche extrêmement serrée, c’est la preuve qu’on ne peut pas s’endormir et qu’il faut attaquer du début à la fin. La moindre faute aujourd’hui coûtait beaucoup de temps et on peut vite se retrouver d’un côté ou de l’autre. Je vais désormais profiter d’une journée de repos lundi puis m’entraîner en super-G avant celui de Wengen jeudi. »
Daniel Yule (8e):
« C’est quand même assez positif. On voit que c’était une course très très serrée. C’est un pas dans la bonne direction, un résultat sur lequel je peux construire. Il ne faut pas oublier que ce n’est que le 3e slalom de l’hiver. Deux top 10 après 3 courses, c’est un bilan relativement positif. Mais quand on a gagné à Adelboden, arriver en bas et ne pas allumer du vert, c’est quand même frustrant et maintenant on va remettre l’ouvrage sur le métier cette semaine pour essayer d’aller chercher les derniers petits dixièmes en vue de Wengen le week-end prochain.
Il y a quelques passages que je n’ai pas réussi à super bien skier comme c’était possible de le faire. Après, aussi, c’était une neige qui était hyper facile. On a tous attaqué comme des fous. Moi, je suis peut-être un petit peu meilleur s’il y a plus de difficulté au niveau du parcours ou de la neige. C’est à moi justement de trouver encore un peu la légèreté qui me permet d’aller encore plus vite sur ces neiges.
C’est un plaisir de retrouver une course comme ça avec de l’ambiance, du public. Ça rappelle un petit peu pourquoi on s’entraîne pendant l’été, pourquoi on fait ces sacrifices. Arriver comme ça en Suisse avec ce public, c’est toujours un beau moment. »
Tanguy Nef (13e):
« J’avais vraiment envie aujourd’hui de rallier l’arrivée. Malheureusement, les centièmes n’ont pas été avec moi. J’ai réalisé une bonne deuxième manche en me montrant offensif. J’aurais dû réussir la même performance lors du premier tracé.
Après ma 6e place de l’an passé, j’aurais aussi bien aimé faire un top 10 mais pour cela, avec le niveau actuel, il faut réussir deux manches très solides. Malgré tout, je suis content avec ce 13e rang et me réjouis déjà de participer au slalom de Wengen la semaine prochaine. »
Marc Rochat (18e):
« J’ai essayé de tout donner en deuxième manche car je voulais profiter de partir devant (ndlr: il était 30e sur le premier tracé). Malheureusement, j’ai fait une faute avant le plat qui me coûte beaucoup de temps. Après cette erreur, je me suis lâché dans le mur et cela a plutôt bien fonctionné. Je suis un peu déçu d’avoir fait cette faute au début du parcours mais finalement, je suis à l’arrivée et me suis bien amusé. La piste était pourtant difficile à skier, j’étais ballotté dans tous les sens.
Maintenant, je me réjouis d’aller concourir mercredi soir à Crans-Montana. J’aurais bien aimé que les organisateurs récupèrent le slalom de Zagreb mais cela ne s’est pas fait. Pour moi c’est toujours un plaisir de courir à la maison. J’apprécie aussi beaucoup les slaloms nocturnes. Je trouve que la FIS devrait en planifier davantage durant la saison. »
Laurent Morel, Adelboden