“Ce sont des clowns!” La pique est lancée par Marco Odermatt mercredi dans les colonnes de la Tages Anzeiger. Elle vise directement la FIS et sa gestion du replacement des courses de Coupe du monde annulées jusqu’ici. Dans les Dolomites, une descente s’est, dans un premier temps, ajoutée à un programme copieux. Ainsi “Odi”, et plusieurs autres athlètes, doivent disputer cinq courses en cinq jours. Début janvier, une descente supplémentaire complète le week-end de course de Wengen. “Depuis leur bureau, ils n’ont aucune idée de ce que cela signifie”, renchérit le double champion du monde et olympique.
“C’est problématique uniquement pour trois athlètes: Odermatt, Kilde et Schwarz”, reprend de volée Michel Vion, le secrétaire général de la FIS. “Ils ne sont que quelques skieurs dans le monde à être concernés par cette problématique. Je comprends que cela soit compliqué, mais on ne va pas prendre des décisions qui pénaliseraient l’ensemble des spécialistes de vitesse qui veulent que les épreuves qui n’ont pu se disputer soient replacées dans le calendrier.”
Cinq courses – trois descentes et deux super-G – ont été annulées jusqu’ici. À la FIS, on a cherché à trouver un compromis. “Nous avons pris la décision de replacer trois de ces cinq courses. On essaie de faire la part des choses. On entend évidemment ce que dit Marco Odermatt car il est le meilleur skieur du monde, et nous devons l’écouter. Mais on ne peut pas ne pas replacer toutes les courses annulées”, poursuit Michel Vion. “Sinon, nous aurions la remarque que le calendrier est déséquilibré, que les techniciens sont avantagés. Et ce discours, il est tenu depuis 45 ans.”
Michel Vion, le secrétaire général de la FIS, entend défendre les intérêts de la majorité des athlètes. (Alexis Boichard/Zoom)
Un week-end de libre pour soulager tout le monde
Pour faire face à ces enchaînements de courses, Marco Odermatt propose de laisser des week-ends de libre afin de rattraper éventuellement des épreuves annulées ou de permettre aux athlètes de récupérer. Une suggestion balayée d’un revers de carre par le numéro 2 de la FIS. “Et on fait comment? On dit à Adelboden et à Wengen qu’ils n’ont plus de course”, questionne le Français. “Tout le monde veut des week-ends de libre, mais personne, les organisateurs, les fédérations, ne veulent lâcher, et c’est logique. Avant les Championnats du monde, nous essayons à chaque fois de ne pas planifier de course. Mais c’est la croix et la bannière. Et ce sont même les athlètes qui demandent à skier.”
Michel Vion propose alors aux skieurs polyvalents de faire l’impasse sur l’une ou l’autre course. “Je comprends que Marco Odermatt soit un peu gêné, mais il peut aussi prendre la décision de ne pas prendre part à toutes les épreuves qu’il avait planifiées.”
Le débat n’a pas fini de faire réagir les différents acteurs.
Johan Tachet, Santa Cristina di Val Gardena