L’ambiance de folie qui régnait au bas de la piste Flying Mile du Mont-Tremblant contrastait avec la relative déception de certaines skieuses, plusieurs Suissesses en tête, quant à la qualité du terrain québécois ce samedi, alors que la station accueillait la Coupe du monde pour la première fois depuis 40 ans. Toujours est-il que la course s’est finalement tenue de manière plutôt régulière, même s’il a fallu faire avec une neige plutôt molle sur un terrain plus plat qu’à l’accoutumée et avec une visibilité parfois réduite.

Dans ces conditions, Lara Gut-Behrami n’est pas parvenue à succéder à Erika Reymond-Hess, qui était montée sur le podium de la dernière course disputée dans les Laurentides. Du moins par ce samedi, puisque la Tessinoise aura une nouvelle chance dimanche. Pas de quoi toutefois inquiéter la leader du classement de la discipline, qui avait remporté les deux premiers géants de l’hiver, à Sölden et à Killington.

“Deux manches correctes, sans plus”

“Ça me fait un petit peu rigoler que certains pensent que puisque j’ai gagné deux courses, c’est une déception d’être 5e à deux dixièmes du podium, a confié la championne du monde de la spécialité de Cortina d’Ampezzo en 2021. Ce n’est pas comme si je ne m’étais pas qualifiée pour la 2e manche!” Lara Gut-Behrami était même plutôt satisfaite de sa prestation. “J’ai toujours dit que mon but est d’être régulière et c’est ce que je suis en train de montrer. C’est bien, même si j’ai eu un petit peu plus de peine aujourd’hui. Si je peux tout gagner, je n’ai évidemment rien contre mais ce n’est pas toujours possible. Aujourd’hui, c’était deux manches correctes, sans plus. Alors je prends.”

La skieuse de Comano se contentera de ce résultat réalisé dans des circonstances qui ne la favorisaient pas forcément. “Tout le monde a aussi été un peu surpris par la piste, a-t-elle précisé. On s’attendait à quelque chose d’un peu différent.” Comprenez d’un peu plus engagé. “Je ne crois pas que cette piste soit “trop” quelque chose, a tenu à souligner la championne olympique de super-G. Il y a des mouvements de terrain malgré tout. Mais on est habituées tout de même à des pistes un petit peu plus compliquées au niveau technique. Là, c’est vraiment plat.”

“La neige n’aide pas”

Et Lara Gut-Behrami a également regretté les températures positives de ce samedi. “En plus, la neige n’aide pas. Je pense qu’avec des conditions d’enneigement différentes, si la surface était plus dure, on pourrait avoir d’autres appuis. Là, c’est comme si comme si on allait faire les Championnats suisses en avril à 500 mètres d’altitude.” Du coup, elle n’a pas vraiment pu profiter de l’ambiance de feu qui régnait en bas de la montagne. “C’est clair qu’il y a une grosse ambiance mais bon, quand tu descends, tu t’en fiches un peu…”

Quant au podium du jour, occupé par Federica Brignone, Petra Vlhova et Mikaela Shiffrin, il prouve s’il le fallait encore que le niveau du géant et du ski féminin en général semble plus homogène que jamais. “C’est le cas depuis des années dans la discipline, rappelle Lara Gut-Behrami. Tu ne peux pas te permettre de commettre de fautes. Mais c’est aussi ça qui te pousse à t’améliorer, à augmenter ton niveau.”

Et c’est justement ce que la Tessinoise espère réussir à faire dimanche. “Je peux mieux m’adapter à la neige”, lâche-t-elle, avant de filer analyser sa journée. Sa chance? Les températures devraient légèrement baisser au Québec… Et comme samedi, elle aura les honneurs du dossard 1.

Laurent Morel, Mont-Tremblant