Pour la première fois depuis ses débuts à Val d’Isère en 2009, Lara Gut-Behrami est passée à côté de ses Championnats du monde à Åre. Si elle n’avait pas remporté non plus de médaille à Garmisch en 2011, elle s’y était approchée en terminant deux fois au pied du podium. Lors de toutes les autres éditions, la Tessinoise était parvenue à accrocher une breloque mondiale.

Seulement 9e en super-G dans une discipline où elle figurait parmi les favorites au titre, puis 8e en descente, avant de conclure ses joutes au 22e rang du géant, Lara Gut-Behrami ne gardera pas un souvenir impérial dans son séjour suédois. Des résultats au regard de se performances de ces quinze derniers mois lors desquels les performances n’ont de loin pas égalées celles dont elle nous avait habituées par le passé. “Pour moi, c’était compliqué”, glisse-t-elle à l’issue du géant sans se cacher. “Quand les choses vont bien, on peut être dans le flow et tout est simple. Il suffit d’une chose qui coince et tu as l’impression qu’il n’y a plus rien qui fonctionne. Et ça se complique toujours plus.”

Un virage qui ne tourne plus

L’origine du mal remonte à février 2017 à Saint-Moritz. Son genou gauche cède peu avant la manche de slalom du combiné dames. Depuis son retour sur le Cirque blanc quelques mois plus tard, la lauréate du grand Globe de cristal 2016 peine à tailler la courbe comme elle le faisait avant sa blessure. Ses drifts sont devenus une mauvaise habitude dont elle ne parvient plus à s’en débarrasser. “Il ne faut rien inventer. Je n’ai pas encore le rythme, ni l’entrée du virage que je savais faire.” 

“J’essaie de construire petit à petit” lançait-elle la veille de la cérémonie d’ouverture des Mondiaux de Are. Toujours est-il que la reconstruction prend davantage de temps que prévu. C’est pratiquement exclusivement en super-G que la Suissesse parvient à sortir des manches, une discipline où son instinct et son expérience lui permettent de jouer le podium. Son bilan en Coupe du monde l’atteste: cinq podiums en super-G pour six petits top 10 accumulés en géant et en descente. Son problème? Le géant. “Je n’ai pas la constance dans cette discipline et du coup cela se répercute également en descente et en super-G”, analyse-t-elle. “Pour être toujours devant, le géant c’est la base, cela donne la régularité et la confiance.”

Crans-Montana pour se relancer

La solution, Lara Gut-Behrami la connaît, elle qui a déjà connu des coups de mou durant sa carrière. “Pour sortir de cette spirale, il faut travailler, avoir confiance que l’on oublie pas son ski.” La Tessinoise regarde de l’avant, vers les courses de Crans-Montana le week-end prochain. “Je retrouve petit à petit mes repères en vitesse. J’espère continuer à progresser, construire là-dessus et essayer d’avoir dans la tête les virages que je souhaiterais reproduire l’année prochaine.”

Johan Tachet, Åre