Le refrain est connu. Aux Championnats du monde, seules les trois premières places comptent. Ce n’est pas Beat Feuz, 4e de la descente des Championnats du monde de Are, qui affirmera le contraire. Le Bernois, titré à Saint-Moritz il y a deux ans dans la discipline reine, laisse filer sa couronne au Norvégien Kjetil Jansrud. Mais pour le skieur de Schangnau, la déception est surtout d’avoir manqué la médaille pour onze petits centièmes. “Je skiais pour aller chercher le podium. Je suis triste car j’avais réalisé cinq podiums lors des cinq dernières descentes”, commente-t-il sobrement.

Beat Feuz avait fait de cette course mondiale son grand objectif de la saison. Il le répétait à l’envi durant la semaine qu’il aimait cette piste d’Are sur laquelle il avait pris la 2e place lors des finales l’année dernière. Mais samedi, les éléments se sont ligués contre le Bernois. Les mauvaises conditions de visibilité et la neige ont incité les organisateurs à abaisser le départ pour une course d’une minute et vingt secondes. Une longueur indigne pour la plus grande course de l’année. Cette réduction du tracé n’était pas pour avantager Beat Feuz qui s’exprime pleinement lorsque les cuisses brulent après deux minutes de course.

“Une course loterie”

“C’était très spécial. Est-ce que la course devait vraiment être lancée”, questionne Beat Feuz en évoquant les conditions de course délicate et les deux reports successifs. “On ne peut pas laisser la course la plus importante de la saison se jouait sur un coup de loterie. C’est vraiment dommage. Certes, je ne pense pas que la course était dangereuse en soi, mais ce n’était pas régulier pour tout le monde. Aujourd’hui, il y a trois gars sur le podium qui rayonnent et c’est tout.”

Les Suisses déchantent

Le sourire des Norvégiens Kjetil Jansrud, Aksel Lund Svindal et de l’Autrichien Vincent Krichmayer sur le podium, contrastent avec les mines défaites des skieurs helvétiques. Avec son dossard numéro 3, Mauro Caviezel a joué les chasse-neiges et n’a pu faire mieux que 9e à 83 centièmes de Jansurd. Et que dire des trois autres descendeurs suisses largués. Niels Hintermann prend la 21e place, alors que Carlo Janka, 35e, et Gilles Roulin, 36e, se trouvent dans les abysses du classement.

Désormais ce sont les techniciens romands qui devront sauver l’honneur du ski masculin suisse à Are.

Johan Tachet, Are