On l’avait quitté déçu par sa fin de saison moyenne et par sa non-sélection pour les Jeux olympiques, on l’a retrouvé rayonnant! Killian Peier va bien et ça se voit. Grâce à un gros travail de remise en question, il réussit un début de saison estivale quasiment parfait. “C’est vrai que c’est très agréable, se réjouit le sauteur de la Vallée de Joux. Vu que je n’ai pas terminé la saison hivernale en Coupe du monde, j’ai pu prendre du recul, passer du temps avec ma famille et mes amis et ça m’a fait beaucoup de bien. J’ai pu analyser ce que j’avais fait l’été et l’hiver passés et ce que je devais changer. Et peut-être que la rage de ne pas avoir été sélectionné pour PyeongChang m’a permis de me poser les bonnes questions.”

Dans les faits, Killian Peier a remporté les 7 et 8 juillet à Kranj (SLO) ses deux premières compétition de Coupe continentale (l’équivalent de la Coupe d’Europe en ski alpin). Surtout, il a pu confirmer lors de l’étape du Grand Prix d’été de Wisla (POL) en prenant le 5e rang après avoir porté l’équipe de Suisse à lui tout seul ou presque au 7e rang. “Techniquement, ça s’est assez bien passé, précise l’athlète de 23 ans. J’ai pu profiter des entraînements pour m’adapter au tremplin.”

Troisième après le premier saut sur l’imposante structure polonaise (K120), le Vaudois a su résister à la pression. “C’est vrai que c’était très particulier puisque je ne m’étais jamais encore retrouvé dans une telle position, remarque-t-il. Il y avait beaucoup d’émotions mais également d’hésitation.” Mais il n’a pas craqué et grâce à des sauts à 129,5 et 125,5 mètres, il a pu assurer, de loin, son meilleur résultat dans un concours réunissant l’élite mondiale (Coupe du monde et Grand Prix).

Travail mental et technique

Là où le sauteur a beaucoup progressé, c’est au niveau mental. Il ne s’en cache pas: “J’ai effectué un gros travail à ce niveau, notamment avec mon coach mental. Je suis désormais un petit peu plus patient, ça m’avait manqué l’an passé. Et grâce à cela, j’ai pu m’approcher de mon idée du saut parfait, j’essaie de sentir mon corps au mieux.”

Techniquement, le Combier a également effectué un changement salutaire afin de corriger l’une de ses faiblesses, le déclenchement à la table. “En tournant mes paumes vers le bas alors qu’avant je les laissaient vers le haut, je parviens à garder les hanches plus hautes et à être plus ‘rond’ en l’air”, détaille-t-il. Cette légère modification a des conséquences très positives sur l’ensemble de ses sauts. Il lui reste désormais à poursuivre sur ce rythme.

“Garder les pieds sur terre”

Certes, la saison d’été n’a pas la même importance que celle d’hiver, mais ces résultats devraient donner des idées au champion de Suisse en titre pour la suite. “Je ne sais pas encore si je vais participer à l’ensemble des épreuves estivales, je ne pense pas, mais j’espère pouvoir continuer sur ma lancée, affirme-t-il. Quant à l’hiver, il est encore loin, mais j’espère garder le niveau que j’ai actuellement et surtout la confiance qui m’habite.”

D’ici là, Killian Peier dispute ce week-end le concours d’Hinterzarten (AUT), où il a pris la 15e place des qualifications, devant notamment Simon Ammann (23e) et Gregor Deschwanden (24e). “C’est un tremplin que j’aime bien, mais il faudra aussi que les conditions météo soient de mon côté, tempère le Vaudois, qui compte bien “garder les pieds sur terre”.

Laurent Morel