Les tremplins de Ruyi, comme le nom de la cuillère traditionnelle chinoise qu’ils imitent, sont aussi beau que venteux. Dans la cuvette, le centre de saut à ski est balayé par de forts vents tourbillonnants. Dans ces conditions, les données de vol sont donc extrêmement variables pour chaque athlète. Les résultats des qualifications attestent des problèmes rencontrés par de nombreux prétendants aux médailles comme le Slovène Anze Lanisek, l’Allemand Markus Eisenbichler, l’Autrichien Daniel Huber ou Killian Peier. Le Vaudois, qui a terminé 20e des qualifications, n’a pas encore trouvé la formule sur le sautoir chinois.

Killian Peier, comment vous sentez-vous sur ce petit tremplin des Jeux olympiques?

Les sauts ne sont pas top. Je suis à chaque fois un peu trop tôt à la table. C’est difficile ensuite de mettre l’énergie dans la première phase de vol et de la transformer sur la seconde. C’était déjà le cas lors des entraînements, même si j’ai finalement réussi un bon saut (ndlr: 9e lors du sixième essai jeudi).

Après plusieurs entraînements et le saut de qualifications délicats, comment parvient-t-on à switcher pour être performant dimanche lors du concours olympique?

Il sera important de de déjà bien regarder la vidéo, analyser. Je dois simplement continuer à me faire confiance. Ça passe ou ça casse.

Les conditions sont difficiles. Cela ressemble à ce que vous aviez imaginé?

Ces conditions étaient attendues. Parfois il y a du vent, parfois non. Des fois ça souffle beaucoup et des fois pas. Le tremplin en revanche, ce n’est pas ce que je m’imaginais par contre. Je le voyais “plat”, là on est assez “rase-motte”, on passe près de la bosse.

Mais on a tout de même l’impression que le vent aura un rôle déterminant.

On savait en arrivant en Chine que les conditions seraient ainsi. C’est clair que pour gagner ici, le vent devra être en faveur de l’athlète. Sinon il faudrait être vraiment super fort.

Il faudra alors avoir de la chance?

Je pense que ça sera un peu une loterie. On s’y attendait et il ne faut pas rêver. Peut -être que ça va se calmer et que les conditions seront relativement équitable pour tous. Il faudra voir, mais on n’a pas de boule de cristal.

Kilian Peier est prêt pour la finale dimanche. (Maeva Pellet/SkiActu)

Les cartes sont-elles également redistribuées sur le tremplin normal, puisque durant l’hiver vous ne sautez que sur des grands?

Non, je ne pense pas car durant tout l’été on s’entraîne aussi sur des petits tremplins, même si on n’a pas de concours à proprement parler durant l’hiver. Ce n’est pas forcément un désavantage, ni un avantage.

Comment vivez-vous, à côté des compétitions, votre première expérience olympique?

Assez bien. L’atmosphère est top dans l’équipe. On a du grand beau, il fait froid. C’est cool. Ce sont des conditions particulières mais que j’apprécie. Nous devons porter le masque partout mais cela se passe bien.

Johan Tachet/LMO, Zhangjiakou