Il y a un ans, Jonas Hunziker était à Aspen afin d’y disputer ses premiers X Games dans le Colorado. Un moment historique que de participer au grand rendez-vous des sports extrêmes qui sera également son dernier. A 25 ans, le Bernois a décidé en fin de saison passée de raccrocher les lattes. Simplement car il était arrivé au sommet de sa carrière et ne se sentait plus capable de continuer à progresser.

Après quatre participations aux Championnats du monde, une aux Jeux olympiques et deux podiums en Coupe du monde, il a donc décidé de passer de l’autre côté du miroir et de mettre son expérience au service des plus jeunes. Entretien depuis Leysin, où ses protégés brillent en engrangeant de l’expérience aux côtés de certains des meilleurs spécialistes de la planète aux Jeux olympiques de la Jeunesse.

Jonas Hunziker, comment vivez-vous ce nouveau rôle de coach?

Ça fait plaisir de transmettre mon expérience. J’essaie d’aider les jeunes au maximum. C’est vraiment cool de pouvoir partager.

Vous avez arrêté au sommet de votre carrière en quelque sorte. C’était prévu?

J’y pensais depuis un moment oui. Ce printemps, je me suis rendu compte que j’avais atteint mes limites. Je n’avais plus vraiment le feu sacré pour prendre énormément de risques. C’était le bon moment pour dire stop.

Aux X Games d’Aspen il y a un an, Jonas Hunziker a vécu l’un des sommets de sa carrière. (Maeva Pellet/SkiActu)

En parallèle de votre travail d’entraîneur, vous étudiez aussi.

Oui, c’est aussi bien de voir autre chose. J’étudie à la Haute école pédagogique (HEP). Ce qui est bien, c’est que j’ai congé pendant environ trois mois en hiver et je peux concilier mon job de coach avec ces études. Pour moi, c’est une solution de rêve.

En élite, l’équipe de Suisse de freeski est peut-être la meilleure du monde. Qu’en est-il de relève?

Ce n’est pas facile, mais Swiss Ski fait un très bon travail, grâce notamment à Alex Hüsler, chef de la relève. Personnellement, j’ai aussi été engagé pour aider les jeunes à progresser. On investit de plus en plus dans ce domaine. Les sport-études à Engelberg, Brigue et Davos travaillent bien également. Je pense et j’espère que ça va payer.

Le Bernois a disputé sa dernière grosse compétition lors des finale de Coupe du monde à Silvaplana en mars dernier. (Maeva Pellet/SkiActu)

Certains garçons frappent déjà à la porte de la Coupe du monde, qu’en est-il au niveau féminin?

En général, les filles ont besoin de plus de temps. Les garçons apprennent très vite et peuvent être au top à 15 ou 16 ans. Pour les filles, il faut être patient, mais ça va venir. On le voit déjà lors de ces Jeux olympiques de la Jeunesse avec des Suissesses qui progressent vite. Je suis optimiste.

Le niveau des compétitions à Leysin est d’ailleurs assez fou, non?

Oui, c’est clair. Pour nous, c’est idéal de pouvoir travailler dans ces conditions magnifiques. Un park aussi bien préparé permet de découvrir ce qu’est le plus haut niveau. Ces Jeux olympiques de la Jeunesse sont vraiment géniaux. Tout est extrêmement bien organisé, l’état d’esprit général est parfait. Les jeunes se rappelleront de cette expérience toute leur vie.

Laurent Morel, Leysin