Alexis Monney a réussi une course de folie sur la terrifiante Streif ce vendredi avec une magnifique 11e place, moins d’une semaine après avoir terminé 10e sur une piste non moins légendaire à Wengen. Réaction. 

Affublé du dossard 37, Alexis Monney s’est lancé dans la descente de Kitzbühel avec la tête froide, s’en remettant à son instinct pour le guider sur cette piste terrible. Et ça a fonctionné. Même si le skieur de Châtel-Saint-Denis avait encore un peu de peine à réaliser l’ampleur de son exploit après la course. 

“C’est assez incroyable, je ne sais pas trop quoi penser ,ni faire. Je ne m’attendais pas vraiment à ça,” a lancé le Fribourgeois. “J’essaie de ne penser à rien pendant que je skie et de laisser l’instinct faire le boulot.” Ce n’est qu’en franchissant la ligne d’arrivée qu’il a vu son chrono: 1’56″91, ce qui le plaçait en 7e position. En fin de compte, il est retombé a la 11e place mais cela reste son deuxième meilleur résultat en Coupe du monde, et cela sur une des pistes les plus mythiques du Circuit blanc. “C’est assez fou de faire ça ici,” a noté le skieur.  Un “bravo” de la part de Didier Cuche, cinq fois vainqueur sur cette Streif, fut la cerise sur le gâteau. 

“La chance avec la météo”

Il est vrai que les dossards élevés ont quelque peu aidé certains skieurs, tandis que les favoris ont souffert d’une mauvaise visibilité et sont retombés dans le classement. Ainsi, l’Italien Florian Schieder a créé la sensation en finissant 2e avec le dossard 43. Le Slovène Miha Hrobat a pris la 7e place avec le dossard 45. 

“On a eu un peu de chance avec la météo,” a admis Alexis Monney. “Après, j’ai fait du bon ski. Je n’ai pas fait de grosse faute. Je suis content de ce que j’ai réalisé.” Ses temps lors des entraînements ces derniers jours laissaient présager un résultat correct, mais il a surpassé les attentes. “J’ai regardé les premiers concurrents skier pour voir s’il y avait des choses qui avaient changé sur le parcours, et j’ai vu qu’il n’y avait pas grand chose de nouveau, donc j’ai essayé de me concentrer sur ma course et de skier du mieux possible. Je pense j’ai assez bien réussi.”  

Jubilation pour Alexis Monney dans l’aire d’arrivée à Kitzbühel. (Hans Bezard/Zoom)

Malgré ses exploits à répétions lors des Classiques, le skieur de 23 ans refuse de se mettre des grosses attentes. “J’ai pas trop de pression des résultats. Je suis jeune donc si demain, je ne fais pas un bon résultat, ce n’est pas la fin du monde. J’espère avoir encore quelques années devant moi. Je profite de l’instant.”

Une qualification mondiale

Cette 11e place s’inscrit dans une lignée avec sa 10e place à Wengen: ses deux meilleurs résultats en Coupe du monde sur deux pistes légendaires. Il s’est aussi qualifié pour ses premiers Championnats du monde dans un peu plus de deux semaines. “C’est fou, je n’y croyais pas en début de saison… mais je ne vais pas trop y penser, il reste des courses.” Il vise tout d’abord un nouveau bon résultat pour la deuxième descente de Kitzbühel samedi, pour, peut-être, ensuite intégrer le top 30 des listes de départ.

L’an dernier, lors de sa première sortie sur la Streif, Alexis Monney n’avait pas terminé la course. Cette saison, il se montre fort. Son secret? “Je skie bien, je suis solide sur les skis. Et les résultats se sont améliorés au fur et à mesure, donc la confiance vient avec. Je me pose ainsi moins de questions au départ, je me concentre sur moi.”

Un bon signe en tout cas pour la relève suisse, alors que Beat Feuz s’apprête à ranger ses skis pour de bon. 

Sim Sim Wissgott, Kitzbühel