C’est une page qui se tourne pour Hugues Ansermoz. Le Vaudois de 55 ans a décidé, après un demi-siècle passé à écumer les pistes enneigées du Globe, principalement en Suisse et au Canada, de quitter le monde du ski de compétition. Responsable du centre de performance NLZ de Brigue depuis 2014, Hugues Ansermoz sera le nouveau chef du personnel des Remontées mécaniques Glacier3000 dans sa station des Diablerets.

Ce changement d’orientation trottait dans la tête du Chablaisien depuis une à deux saisons. “J’ai gardé les yeux ouverts ces dernières années, mais rien ne m’intéressait véritablement. Puis cette proposition est arrivée le mois passé et je me suis dit que c’était le bon moment”, explique l’ancien coach des skieuses helvétiques qui aurait pu reprendre la relève du ski américain il y a douze mois. “J’y ai beaucoup réfléchi, mais je ne pouvais pas me le permettre une nouvelle fois”, concède-t-il en se rappelant avoir dû “se forcer” à partir à l’époque au Canada, où il y est resté, en l’espace de deux périodes, treize années.

Des grandes amitiés et des gros résultats sur la Coupe du monde

De serviceman à responsable de centre de performance, en passant par les postes d’entraîneur en chef, Hugues Ansermoz a accumulé plusieurs casquettes durant ses longues années sur le Cirque blanc. Entre les amitiés tissées et les formidables expériences, les souvenirs s’entassent dans la mémoire du Vaudois. “Le monde du ski est incroyable car on passe énormément de temps sur la route et il permet de nouer des liens extrêmement forts”, confesse-t-il avant de se rappeler les succès de ses protégées et notamment le doublé Franzi Aufdenblatten-Nadia Styger lors du super-G de Val d’Isère en 2009. “Ce sont des moments au sommet, car on sent l’engouement qu’il existe autour de nos skieurs suisses. De plus, il y existe tellement de pression dans notre pays, que les victoires représentent un réel relâchement”.

Le coach romand peut se targuer d’avoir porté aux avant-postes des filles comme Fabienne Suter, Dominique Gisin, Nadja Kammer, Fränzi Aufdenblatten et Nadia Styger, avant d’exporter ses méthodes de l’autre côté de l’Atlantique. “Si en Suisse tout était contrôlé, au Canada j’étais libre de tous mes mouvements. C’est à peine parfois que l’on s’inquiétait des résultats”, rigole-t-il avec toutefois la fierté d’avoir permis à Marie-Michelle Gagnon et Erin Mielzynski d’éclore sur le devant de la scène. “C’est un magnifique sentiment lorsque ces deux filles remportent leur première Coupe du monde alors que trois ans auparavant elles étaient encore totalement inconnues.”

A l’image de Patrice Morisod, passé de l’autre côté de la barrière en devenant reponsable événements à Grimentz-Zinal en 2015, Hugues Ansermoz, dont le successeur à la tête du NLZ Ouest n’est pas encore connu, ne va pas totalement tourner les spatules au ski. Il espère conserver son rôle de consultant auprès de la RTS, “pour autant que mon nouvel employeur l’accepte”, et entend s’impliquer encore davantage dans la vie du ski-club des Diablerets.

Johan Tachet