Fantin Ciompi est un nom à retenir. Pas encore majeur, le rider d’Ollon frappe déjà à la porte du Gotha mondial du freeski. Détendu mais déterminé, il vient de plaquer un double Cork 1620 à l’entraînement à Laax (GR). A la hauteur des ambitions d’un talent qui était déjà champion de Suisse dans les catégories juniors.

Le freeski, Fantin Ciompi s’y est dirigé de façon logique. Elève d’une école de cirque de 4 à 11 ans, il a glissé dans les traces de son père Stéphane, ancien skieur acrobatique professionnel. Attiré par le côté «fun» du freeski, ce skieur de la première heure s’est donc orienté vers la discipline nouvelle. «J’ai réussi mon premier backflip à 8 ans, se souvient le Vaudois. Avec mon père et mon frère, on allait souvent construire des sauts pour tenter de nouvelles figures.» 

Etudes à Engelberg

C’est logiquement que le jeune athlète a ensuite intégré les cadres de Ski Romand, avant de rejoindre le sport-études d’Engelberg à 15 ans, afin de parfaire une formation en école de commerce, en parallèle du ski. Etudiant dans la station obwaldienne depuis deux ans et demi, il a dû se mettre à l’Allemand. «Pas toujours simple, mais très utile en Suisse», rigole-t-il. Désormais, il lui reste encore un an et demi avant d’achever son cursus. «Jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours atteint mes objectifs, sourit le jeune champion. Je crois que ma persévérance a joué un rôle important.»

Les Jeux olympiques de la Jeunesse de Lausanne représentent le premier très grand rendez-vous de la carrière du Chablaisien. «C’est une chance incroyable de pouvoir concourir à la maison. Leysin (ndlr: où ont lieu toutes les épreuves de freeski), c’est idéal, vraiment à côté de chez moi, ajoute-t-il. Tous mes potes seront là, je me réjouis vraiment.» Pourtant, Fantin Ciompi doit composer avec des sollicitations accrues. «C’est vrai qu’elles sont nombreuses ces derniers jours, concède-t-il. Ces JOJ, c’est quelque chose d’assez énorme. Ça fait bizarre. Mais je sais que ça fait partie de la vie d’un sportif de haut niveau et pour l’heure, je dois dire que ça ne me dérange pas.»

«Le rêve serait de repartir avec une médaille»

En terre vaudoise, le skieur de 17 ans dispute le halfpipe, le slopestyle et le Big Air. «Je mise principalement sur le slope et le Big Air car c’est là que je suis le plus à l’aise, précise-t-il. J’ai mes chances, mais je ne me mets pas de pression. L’objectif, c’était surtout d’y participer. Désormais, je veux juste faire de mon mieux, même si, bien sûr, le rêve serait de repartir avec une médaille…»

Pour progresser, l’espoir peut compter sur l’expérience des meilleurs riders helvétiques, qui sont également pour certains tels qu’Andri Ragettli ou Fabian Bösch les meilleurs de la planète. «C’est une vraie chance», avoue-t-il. L’entourage joue un rôle-clé. Tant mieux car les entraîneurs suisses, sous la houlette de Greg Tuscher, effectuent un travail remarqué dans le milieu. Entré dans l’équipe de Suisse cette saison, Fantin Ciompi se réjouit déjà des progrès effectués: «Il y a un vrai plus à pouvoir profiter de cette structure. Surtout que l’esprit d’équipe est assez extraordinaire.» 

S’il est pleinement focalisé sur les JOJ, Fantin Ciompi espère prendre part à ses premières épreuves de Coupe du monde l’hiver prochain. «Sur le long terme, participer aux X Games, aux Audi Nines ou aux Jeux olympiques serait un rêve, poursuit l’ambitieux athlète, qui a été épargné par les blessures jusqu’à maintenant (une clavicule cassée en tout et pour tout). Mais j’espère aussi faire de la vidéo, qui est en quelque sorte l’essence de notre sport.» Pour ça, il pourra aussi compter sur l’aide de l’un de ses frères, Noé, spécialisé dans le domaine, alors que Simon se consacre lui au snowboard. La neige, c’est une histoire de famille chez les Ciompi.

Laurent Morel