Fanny Smith en 2017/2018, c’est surtout pour le grand public une médaille de bronze décrochée à PyeongChang. Au terme d’une finale à suspense, la Villardoue n’avait pas craqué, allant au bout d’un rêve qu’elle n’avait pas pu concrétiser en 2010 et en 2014. Pour elle, cet hiver aura été celui des nouveautés. En effet, la Vaudoise de 25 ans s’est séparée de son entraîneur privé de toujours Guillaume Nantermod l’été passé pour intégrer les structures de Swiss Ski.

Et ça a donc plutôt bien fonctionné. Outre sa médaille olympique, la championne du monde 2013 a pris la 2e place de la Coupe du monde grâce à 4 podiums dont 2 succès (à Montafon et Sunny Valley). Il s’agit de son meilleur classement depuis 2014. Certes, elle termine à bonne distance de l’intouchable Sandra Näslund, mais elle semble avoir trouvé un équilibre et surtout une motivation hors du commun. “C’est triste que la saison soit déjà terminée, confiait-elle, presque dépitée d’ailleurs après l’annulation des finales de Megève (FRA). J’aurais souhaité que la saison continue encore un moment.” Rencontre.

Une médaille olympique, deux victoires et une 2e place au classement général de la Coupe du monde. Votre saison s’est plutôt très bien déroulée, non?

Oui, effectivement. Je suis très contente de ma saison, surtout avec tout ce que j’ai changé l’été dernier. Au début de l’hiver, c’était compliqué à démarrer, mais c’est normal. Il fallait mettre les choses en places.

Allez-vous continuer à fonctionner sur le même modèle, au sein de l’équipe de Suisse?

C’est encore un peu tôt pour le savoir. En tout cas, ça s’est bien passé. On doit encore faire un bilan de fin de saison car on peut toujours faire des améliorations. Mais je ne vais pas tout changer comme je l’ai fait l’été dernier, c’est clair.

Sur le plan privé, comment s’est passé votre intégration?

C’était là le plus gros changement, c’est clair. Il fallait s’adapter, pour les autres comme pour moi. On a beaucoup travaillé là-dessus et le résultat est plutôt bon.

Cette médaille olympique que vous attendiez depuis longtemps était le plus important cet hiver?

Oui, mais le fait de redynamiser ma carrière l’était également. D’ailleurs, je peux encore m’améliorer et trouver un nouvel élan.

Ressentez-vous moins de pression désormais?

Oui et non. Ma médaille, c’est un aboutissement, une victoire envers moi-même, notamment après mes anciens Jeux (ndlr: 7e et 8e) et avec tout ce que j’ai nouvellement mis en place. En plus, je suis allé la chercher en me battant jusqu’au bout en finale. Cependant, il reste encore de belles choses à venir.

Que vous manque-t-il pour être devant Sandra Näslund?

Pas grand-chose. Cette année, c’était très mouvementé et je devais retrouver l’équilibre. Mais je suis confiante pour l’an prochain. J’ai montré en fin de saison que j’étais bien là. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est une super athlète et que j’ai beaucoup de plaisir à concourir contre elle.

Connaissez-vous déjà votre programme pour cet été?

L’été, c’est long (rires). On ne sait pas encore exactement. On va définir ça dans les prochaines semaines.

Avez-vous une préférence quant aux lieux d’entraînements?

J’aime bien aller en Amérique du Sud. On a de très bonnes conditions là-bas. Je suis allé les deux dernières années à Ushuaia (ndlr: ARG). Niveau skicross, c’est vraiment top. De plus, on est vraiment concentrés sur le travail durant trois semaines. Ca me plaît bien.

Laurent Morel, de retour de Megève