Parmi les curiosités que l’on découvre lors de chaque édition des Jeux olympiques, il y a le pentathlon moderne. Une épreuve aussi complète que complexe, mais désormais ô combien télégénique, qui allie cinq sports différents et que les athlètes pratiquent en moins de deux heures. Cette année, dans l’incroyable écrin de Versailles, les sportifs débutent leur compétition par un saut d’obstacles à cheval, avec une monture qu’ils tirent au sort et qu’ils ont 20 minutes pour apprivoiser. Ils enchaînent ensuite avec des duels à l’escrime, puis 200 mètres de nage libre dans une piscine attenante. Chacune de ses trois premières disciplines offre des points bonus ou malus qui se transforment ensuite en secondes de retard avant la “course laser” qui se déroule en poursuite. Cette ultime discipline, sorte de biathlon estival, se court sur un circuit de 600 mètres à parcourir à 5 reprises et entrecoupée par une série de tirs au pistolet laser sur des cibles posées à 10 mètres. Le champion olympique est ensuite celui qui franchit le premier la ligne d’arrivée après ce parcours du combattant.
Ce sport véritablement spectaculaire et fun à voir a fêté sa première olympique en 1912, même si le format a très régulièrement évolué. Par contre, il n’existe aucune variante hivernale. Du moins, plus depuis 1948, lorsque le pentathlon a été sport de démonstration aux Jeux de Saint-Moritz avec du ski alpin, du ski de fond, mais également… du tir au pistolet, de l’équitation sur le lac gelé et, plus insolite, de l’escrime. Et si un siècle plus tard, nous relancions l’idée d’organiser un pentathlon aux Jeux olympiques d’hiver?
Comme le jeu vidéo Nagano 98 et avec des skis tirés au sort
A l’image du légendaire jeu vidéo Nagano 98, sur Nintendo 64, on pourrait imaginer un mélange d’épreuves sur la neige et la glace afin de composer un concours multiple. On lancerait ainsi les hostilités avec du patinage de vitesse sur 500 mètres, pour que cela soit rapide et nerveux. On continuerait avec une épreuve de snowboard parallèle, qui se déroulerait en 10 secondes. Elle se déroulerait plus ou moins sur le même mode que l’escrime aux Jeux d’été, où les athlètes livreraient une dizaine de duels pour engranger des points en cas de victoires. On continuerait avec une descente en luge, non sur glace mais sur neige pour apporter davantage d’authenticité.
Un petit parallèle sprint en snowboard pour agrémenter l’histoire. (Alexis Boichard/Zoom)
Pour offrir un petit côté aléatoire à l’image de l’équitation, la quatrième épreuve, un géant en ski alpin, se déroulerait en tirant au sort la paire de skis à porter lors de la compétition, en ayant 15 minutes pour procéder aux réglages. Et étant donné que tu peux prendre une pénalité si tu ne caresses pas ton cheval à l’issue de l’épreuve, on pourrait imaginer ici que les athlètes aient l’obligation de farter leurs skis deux minutes avant de prendre le départ.
Après les quatre premiers sports, les points seraient alors convertis en secondes de retard pour une poursuite en biathlon sur le mini-format sprint de 4,5 km avec deux arrêts au stand pour cinq tirs couchés, puis cinq tirs debout, avant de décréter le champion olympique.
Cortina d’Ampezzo, site parfait?
Ce pentathlon hivernal, qui serait en fait en heptathlon moderne, permettrait de mêler rapidité, technique, stratégie, et capacité d’adaptation. Mais il résiderait un problème: comment assurer un format court qui pourrait se dérouler sur un laps de temps court et dans un même lieu? Gageons que cet article donnera des idées aux CIO et aux organisateurs des prochains Jeux olympiques. Si jamais tu nous lis Thomas Bach, sache que Cortina d’Ampezzo possède toutes les infrastructures pour organiser cette merveilleuse compétition en 2026.
Johan Tachet, Versailles