Brillant entraîneur de longue date chez Swiss-Ski, Denis Wicki n’est pas connu pour être celui qui se met le plus en avant. Amateur du travail de l’ombre, le résident de Vercorin a notamment guidé Michelle Gisin vers les sommets, avant de s’occuper depuis la saison dernière principalement de Camille Rast et Mélanie Meillard. Et ça paie! Les deux Valaisannes sont heureuses et surtout performantes sur les skis. Après un hiver dernier accompli, elles brillent de mille feux en ce début de saison. À commencer par Camille Rast, qui est montée ce samedi sur son premier podium en Coupe du monde. Rencontre, dans la foulée, avec l’entraîneur à succès.

Denis Wicki, quel est votre sentiment aujourd’hui?

C’est magnifique, ça fait super plaisir. Il y a beaucoup d’émotions qui ressortent. Elle l’a mérité, je suis très content pour elle. Elle skie, elle fait le job. Ce podium, c’est le fruit de beaucoup de travail physique et mental. C’était le moment que ça vienne.

Justement, on le voyait venir, ce podium…

C’est vrai. D’ailleurs, j’avais mis une pièce aujourd’hui avec cette pente. J’ai eu peu lorsque j’ai vu Lara Colturi passer devant pour deux centièmes, j’ai cru à nouveau à une 4e place. Mais là, c’est que du plaisir.

Le plaisir n’est-il pas décupler par le fait qu’elle ait si souvent tourné autour de ce podium?

Oui, c’est sûr. Le plaisir aussi, c’est qu’en général, elle est en forme fin décembre et en janvier. Si elle va vite maintenant, on peut avoir de bonnes surprises plus tard.

Que peut-on attendre cette saison?

Il faut gratter. La marche suivante, c’est la 2e place. Et après il faut essayer d’aller battre Shiffrin, ce serait exceptionnel. Je vais la pousser pour, car c’est possible. Il faut avoir le cœur et l’esprit pour ça.

Qu’est ce qui a été fait différemment pour Camille Rast cette saison?

C’est un ensemble de choses. Avec le matériel déjà, elle était plus stable. Elle savait où elle mettait les pieds et c’était un bon pas en avant.. Physiquement, elle est plus forte que jamais. Elle a aussi beaucoup travaillé mentalement. Elle a plus d’humilité. Elle est vraiment humble, elle porte les gens, elle remercie tout le monde, elle est derrière nous et je suis convaincu que cela aide pour passer les étapes.

C’était moins le cas avant?

Disons qu’il y avait plus de déception, notamment car les performances étaient moins bonnes. C’était difficile dans cette situation. Moi j’appelle cela l’humilité, on respecte tout le monde, tout le système, tous les athlètes et quand on respecte cela, on fait des pas en avant. Mentalement, on est meilleurs.

Et ça se passe également très bien pour Mélanie Meillard.

Elle skie très, très bien. Elle a encore de la marge. C’est la seule qui skie dans les 10 avec beaucoup de marge. J’ai confiance qu’en construisant, ça va devenir bien. Elles vont se pousser et au milieu de l’hiver, il y a de quoi rêver.

SSW, Gurgl/JT/LMO