Sur une piste qui intimide tant de slalomeurs, Daniel Yule se sent comme chez lui. Ce n’était donc pas une véritable surprise qu’il se hisse à nouveau sur le podium à Kitzbühel ce dimanche. Il faut dire que c’est dans la station autrichienne qu’il a disputé sa première course de Coupe du monde en 2012. Six ans plus tard, il y est monté sur son premier podium. Logique donc que ce soit ici qu’il redynamise son hiver.
« Après mon début de saison mi-figue mi-raisin, remonter sur un podium de cette manière, surtout ici à Kitzbühel, c’est juste magnifique », s’est réjoui le Valaisan, qui a fini 3e. Alors que presque deux tiers des coureurs au départ n’ont pas réussi à compléter deux manches sur la difficile Ganslern, le skieur de La Fouly a une fois de plus montré le calme et la confiance qui lui ont déjà apporté deux victoires et un podium supplémentaire dans la mythique station autrichienne.
La force de l’expérience
Daniel Yule et « Kitz », c’est une vraie histoire d’amour. « J’adore cette piste, c’est une piste très difficile, très technique et les organisateurs la préparent toujours tellement bien. Ce sont des conditions qui me plaisent, mon matériel fonctionne extrêmement et c’est ce qui fait que j’ai eu autant de succès ici. »
L’expérience d’avoir déjà conquis une telle piste aide aussi pour savoir qu’on est capable de bien y skier. « Je n’ai pas cette rage de me dire: ‘J’ai à tout prix envie d’un podium à Kitzbühel’ parce que j’en ai déjà quelques-uns, » a rigolé le slalomeur, dont les fameux chamois d’or (les trophées remis aux vainqueurs) trônent dans sa cuisine. « Ça me donne un petit relâchement en plus. »
À Schladming pour continuer sur sa lancée
Deuxième après la première manche, Daniel Yule a perdu une place après un tour de force de l’Allemand Linus Strasser, vainqueur au final. Mais il n’a jamais vraiment douté sur sa capacité à monter sur un podium qui lui tendait les bras. « C’était sûrement la course où j’étais le plus calme de toute la saison, » s’est étonné le skieur de 30 ans. « Le début de saison n’était pas facile avec ce début ‘staccato’ (ndlr: sortie de piste à Madonna di Campiglio et annulation du slalom de Val d’Isère). Maintenant je sens que je rentre vraiment dans le rythme de l’hiver de slalom. »
Et le timing ne pourrait être meilleur, avec un deuxième haut point de l’exercice dans trois jours: le dément slalom nocturne de Schladming, où il a déjà terminé trois fois sur le podium mais sans encore décrocher de victoire. Il faudra donc attendre encore quelques jours pour fêter son nouveau chamois (en bronze donc cette fois) de Kitzbühel. « On ne va pas exagérer. Il y a quand même une belle échéance qui nous attend mercredi. Mais après Schladming, on va fêter un petit peu quand même », a-t-il ajouté avec un clin d’œil.
Loïc Meillard espérait mieux
Loïc Meillard, malgré un nouveau top 10 (8e), n’était pas satisfait de sa performance. « Je n’ai pas réussi à montrer mon meilleur ski et à faire le job du départ à l’arrivée. Dans les deux manches, il y avait de quoi faire mieux. » Le skieur d’Hérémence se réjouit de rebondir à Schladming, qui accueillera de nouveau deux courses, un géant nocturne en plus du slalom. « C’est une chance de pouvoir passer à autre chose dans deux jours, de faire quelque chose de mieux et d’essayer de faire un pas en avant par rapport à ce week-end. »
Marc Rochat a lui volontiers accepté sa 10e place, surtout vu les conditions difficiles du jour. « Ce sont des conditions qui ne m’ont jamais convenues, donc de pouvoir faire un top 10 là-dessus pour moi c’est vraiment une super course. »
À la recherche de solutions
Il y avait plus de frustration chez les skieurs qui sont sortis en première manche. « C’est pénible, c’est comme à Wengen: chaque année je viens ici et je me sens bien. Mais j’ai de la peine, je ne sais pas pourquoi », s’est plaint Luca Aerni. Avec des épreuves techniques qui vont se succéder dans les semaines à venir, il s’est toutefois dit confiant sur son ski et sur sa forme. Tanguy Nef se demène encore avec son nouveau matériel et a fait une fatale erreur tôt sur le parcours à son premier passage. « C’est dommage. On a toujours envie d’avoir toutes les cartes en main pour pouvoir réussir. Je dois encore trouver le bon réglage, essayer de trouver des solutions. »
Ce sera plus compliqué pour Ramon Zenhäusern, qui n’a pas pris le départ dimanche, à cause de douleurs au dos. Le géant de Bürchen espère être rétabli pour Schladming.
Sim Sim Wissgott, Kitzbühel