Cet homme-là est un véritable phénomène! Après avoir rayonné sur la Coupe du monde de slalom entre 2018 et 2020, Daniel Yule avait connu un coup d’arrêt. Mais comme un phénix qui renaît de ses cendres, il a grignoté petit à petit les étapes, jusqu’à retrouver le sommet ce jeudi à Madonna di Campiglio. Sur la Canalone Miramonti, le Valaisan a réussi une véritable démonstration. Après une première manche marquée par une grosse faute qui lui a coûté une demi-seconde, il a su se transcender pour aller décrocher un troisième succès sur la 3Tre dans la station des Dolomites, le tout avec le dossard 3…
Le champion au bonnet vert rejoint dans les tabelles Gustavo Thöni, Alberto Tomba et Henrik Kristoffersen. Seul Ingemar Stenmark et ses 8 succès a fait mieux. Et en s’imposant dans la nuit italienne, Daniel Yule s’est offert un cinquième succès en Coupe du monde et le droit de rêver plus grand pour le mois de janvier, lors duquel cinq slaloms sont au programme. Après avoir reçu le pull en laine dédié au vainqueur, le skieur du val Ferret a pris le temps de profiter de son succès, en ne refusant aucune photo de ses fans, dans une Italie qu’il aime tant. Il s’est ensuite confié, sans perdre son sourire.
Daniel Yule, vous entrez dans l’histoire. Comment vivez-vous ces moments?
C’est juste incroyable! J’adore cette piste. Après une saison très difficile et une autre, la dernière, lors de laquelle j’ai fait un pas dans la bonne direction, remonter sur la plus haute marche du podium, ici à Madonna, sur une de mes pistes préférées, c’est juste génial.
Vous avez réussi une première manche solide, mais avez encore passé la vitesse supérieure sur le second tracé. C’était l’une des plus belle manche de votre vie, non?
Je ne sais pas si c’est la plus belle manche de ma vie, mais me suis vraiment régalé. J’étais bien dans le « flow ». J’ai réussi à laisser aller les skis. C’est une neige qui me plaît beaucoup. J’arrive tout le temps à me relâcher, à chercher la ligne de pente et à remettre les gaz. On sait qu’ici à Madonna, c’est le plus important.
Vous parvenez toujours à franchir un cap en course par rapport à ce que vous produisez à l’entraînement. Le public et la pression vous inspirent vraiment?
Oui, ça m’aide beaucoup. Au final, c’est quand ça compte qu’il faut y aller. J’arrive vraiment à prendre ce petit quelque chose en plus. À l’entraînement, je fais des sections qui sont très rapides, mais après je me lasse un petit peu. En course, j’ai cette faim d’aller chercher la ligne d’arrivée. C’est quelque chose que j’espère qui va continuer dans les années à venir.
A-t-on retrouvé le Daniel Yule d’il y a deux ans?
J’espère continuer sur cette lancée! Après, on voit quand même que c’est très serré en slalom. Il peut se passer beaucoup de choses. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et les compteurs repartiront à zéro à Garmisch (ndlr: le 4 janvier).
Loïc Meillard a intégré l’équipe de slalom cet été. C’est un plus pour vous?
À l’entraînement, c’est vraiment une très belle référence. Je sais que l’entraînement n’est pas mon truc, mais je reste compétiteur dans l’âme. Loïc nous pousse à chercher des solutions et à ne pas nous reposer sur nos lauriers. C’est une grande chance de l’avoir dans l’équipe. Je suis persuadé que ça va finir par passer en course pour lui aussi.
Désormais, vous allez pouvoir bénéficier d’une petite pause pour les Fêtes avant d’enchaîner avec janvier, le mois des slalomeurs, le mois de Classiques.
Je vais bien me reposer et je me réjouis de mon mois préféré. Mais là, je vais déjà savourer cette victoire.
Laurent Morel, Madonna di Campiglio