Les Jeux olympiques de la Jeunesse ont révélé par le passé des skieurs comme la Slovaque Petra Vlhova, les Suissesses Mélanie Meillard et Aline Danioth ou l’Autrichien Marco Schwarz, qui ont explosé sur le front de la Coupe du monde de ski alpin depuis. Aux Diablerets, site alpin de Lausanne 2020, ils seront une petite centaine à rêver de skier dans les traces de leurs illustres prédécesseurs.

Toujours est-il que l’on ne devient pas champion par hasard. Et, pour atteindre leurs objectifs, les talents en herbe qui dévaleront les pentes de la piste vaudoise s’entraînent déjà comme des pros. “En Suisse, les jeunes qui arrivent dans l’un des Centres de performance dénombrent sept entraînements par semaine durant la préparation estivale. Et l’hiver, ils passent leurs journées sur les skis en enchaînant les compétitions”, explique Hugues Ansermoz, chef du personnel des Remontées mécaniques du Glacier 3000 aux Diablerets et surtout, jusqu’à l’été dernier, responsable du centre de performance NLZ Ouest de Brigue (VS), là où de nombreux champions romands ont éclos ces dernières années. 

Hugues Ansermoz sait la difficulté que représente une carrière au plus haut niveau. (Hugues Ansermoz/Facebook)

Gérer sport et école, une situation parfois délicate

“La relève s’entraîne déjà dans un système professionnel. Si ces jeunes ont peut-être légèrement moins de séances que les “adultes”, ils ont d’autant plus de mérite car ils doivent également concilier l’école avec leur sport.” La gestion du planning n’est ainsi pas toujours chose aisée pour ces espoirs. “La saison peut être très longue et ils ne sont pas encore forcément habitués à tenir un tel rythme. Souvent, ils arrivent sur les rotules en fin d’hiver.”

D’autant plus que cette saison, avec les JOJ, les athlètes ont dû arriver en forme très rapidement, puisque novembre et décembre ont officié comme mois de sélections pour les athlètes suisses. “Ainsi, se rajoute beaucoup de stress à la préparation, poursuit Hugues Ansermoz. Car il n’y avait que trois places à prendre tant chez les garçons que chez les filles.”

Se préparer mentalement pour gérer la pression

Si la préparation physique est une chose, l’approche mentale d’une telle manifestation comme les JOJ, disputée à domicile pour les skieurs suisses, en est une autre. Une approche que chacun doit préparer individuellement. “Lors de Jeux olympiques, les candidats aux sélections sont réunis à l’avance pour suivre des cours médias par exemple. Cette fois, les jeunes athlètes devront apprendre à gérer la pression de concourir en Suisse avec les sollicitations qui vont avec. Ce n’est pas la même chose de skier chez soi que de se retrouver à l’étranger, à Lillehammer par exemple (ndlr: en 2016).” 

Toujours est-il que les JOJ représenteront une incroyable école de vie et du sport du haut niveau pour ces jeunes athlètes. “Bien sûr, on souhaiterait que les skieurs soient performants, mais il est tout aussi important que ces jeunes puissent profiter de l’événement afin de se préparer pour ce qui doit les attendre pour la suite de leur carrière.”

Les athlètes suisses qui participeront aux épreuves de ski alpin:

  • Amélie Klopfenstein (La Neuveville, BE) en remplacement de Delphine Darbellay (La Fouly, VS), blessée
  • Delia Durrer (Oberdorf, NW)
  • Lena Volken (Gils, VS)
  • Silvano Gini (Champfèr, GR)
  • Luc Roduit (Versegères, VS)
  • Sandro Zurbrügg (Frutigen, BE)

Johan Tachet