Au bout de l’effort, étendus sur la neige, les fondeurs peinent à reprendre leur souffle après avoir franchi la ligne d’arrivée de la mythique montée de l’Alpe Cermis qui clôt traditionnellement le Tour de Ski. Des guerrières et des guerriers qui se dépassent sur la pente italienne qui atteint parfois plus de 25% de déclivité. Au sommet, Johannes Høsflot Klaebo a remporté la compétition pour la troisième fois après avoir triomphé lors de six des sept épreuves au programme. Seule lui échappe cette dernière étape revenue à son compatriote Simen Hegstad Krueger.

Le Norvégien n’est pas le seul à savourer. Candide Pralong a terminé pour la quatrième fois la compétition, la première dans le top 30 en se classant 29e du classement général. Une prestation remarquable pour le fondeur valaisan qui s’est notamment illustré lors de cette ultime course sur laquelle il termine 17e pour ce qui est son quatrième meilleur résultat en carrière. “Lessivé”, mais “heureux”, le fondeur du val Ferret se confie sur ces dix derniers jours de courses.

Candide Pralong, vous sortez de votre meilleur Tour de Ski, comment l’analysez-vous?

C’est clairement mon Tour le plus réussi. J’ai eu quelques galères samedi (ndlr: il a chuté lors de la mass start classique au Val di Fiemme), mais c’est le seul jour où je me suis senti moins bien. Les autres années, j’avais plus de jours de moins bien.

Avec une performance de choix à l’Alpe Cermis.

Cela s’est très bien passé, car j’ai pu suivre mon plan. Il était important pour moi de me placer avant la montée finale, dans le peloton, mais pas tout devant pour ne pas jouer des coudes. J’ai ensuite bien pu gérer la montée avec l’expérience de mes trois éditions précédentes, je savais quand je pouvais mettre la compresse. L’an dernier, je me rappelle être parti trop vite. Et au final, terminer le Tour est un sentiment indescriptible à chaque fois, tant c’est dur physiquement et mentalement. C’est gratifiant de tout donner et j’adore ces sensations.

On a l’impression qu’avec les années, vous venez de plus en plus serein et performant?

C’est un tout entre la forme, le ski, la technique. Avec l’expérience, je sais aussi ce que je dois faire pour arriver au top. Cette année, je me suis mieux préparé et je me sentais plus frais.

Il y a également cette nouvelle technique sur laquelle vous travaillez depuis le printemps dernier qui semble porter ses fruits?

Je suis content de voir que je progresse et que ces changements paient. C’est rassurant et motivant car je suis sur la bonne voie et je n’ai pas besoin de me remettre en questions mes choix. Ma performance en classique à Oberstdorf (19e sur le 10 km) est une course référence de ce point de vue là. Mais il y a encore des points à améliorer car je remarque qu’il y a du potentiel. Les choses ne sont pas encore parfaites. Mentalement, c’est aussi un avantage car je pense moins au résultat, mais davantage à la manière dont j’ai envie de courir. Non seulement, cela me motive, mais je m’éclate également.

Un petit mot sur le Norvégien Johannes Høsflot Klaebo qui a remporté le Tour de Ski. Êtes-vous surpris par sa domination?

C’est fou ce qu’il fait en ce moment. Parfois, on aimerait qu’il en laisse pour les autres (rires). Mais il est inspirant, car d’un point de vue technique, il est au-dessus. C’est une véritable source de motivation techniquement, car physiquement il n’a pas un corps différents des autres. Mais c’est mentalement et techniquement qu’il fait la différence. Et ses performances tirent notre sport vers le haut.

Johan Tachet