A 20 ans, Aline Danioth commence à se faire son nid chez les grandes. Entrée dans les points en Coupe du monde pour la première fois il y a exactement un an à Lienz, l’Uranaise progresse petit à petit. Dix-huitième à Killington en début d’hiver, elle vient d’améliorer son meilleur résultat sur le Cirque blanc en prenant le 16e rang lors du slalom de Courchevel juste avant Noël.

“Je suis très contente de mon début de saison en slalom, de mon niveau, j’ai de très bonnes sensations, rigole la skieuse d’Andermatt. Certes, j’ai manqué la qualification à Levi pour deux centièmes, mais j’ai ensuite relevé la tête en réussissant mon meilleur résultat en carrière à Killington puis à Courchevel. A Saint-Moritz, j’étais bien partie mais j’ai malheureusement commis une erreur juste avant l’arrivée.” Dans les Grisons, elle a pris le 14e rang du slalom parallèle.

“Ne pas brûler les étapes”

Le prodige du ski suisse est déterminé, mais prend son temps avant de faire son trou en Coupe du monde, trois ans après ses débuts. “Je ne dois pas brûler les étapes, assure-t-elle pleine de sagesse. Il faut se rapprocher petit à petit des premières places, prendre les choses les unes après les autres comme je l’ai toujours fait.” Son ambition n’est pas pour autant réduite. “Je ne me fixe pas de limite, relève Aline Danioth. Je veux continuer à progresser pour finir par me rapprocher des meilleures.”

Il faut dire que sa carrière a jusqu’ici été passablement freinée par les blessures. Sa saison 2016/2017 a été quasiment blanche après avoir été touchée aux ligaments du genou gauche et le début de sa dernière saison a été perturbé par une petite opération au ménisque du même genou, qui lui a certainement coûté sa participation aux Jeux olympiques.

Un palmarès déjà immense

Malgré ses blessures, la longiligne athlète à la crinière de lionne s’est forgé un palmarès immense dans les catégories juniors. Quatre fois sur le podium lors des Jeux olympiques de la Jeunesse à Lillehammer en 2016, dont deux fois sur la plus haute marche, elle compte également sept top 4 lors de Mondiaux juniors, dont deux titres en combiné à Sotchi en 2016 et à Davos cette année. A noter qu’elle est également montée à 7 reprises sur le podium en Coupe d’Europe l’hiver dernier. Elle avait d’ailleurs remporté le classement du slalom.

Débarrassée de ses soucis de santé, Aline Danioth peut désormais montrer son potentiel en Coupe du monde alors qu’elle vient d’intégrer le top 30 mondial en slalom. “Je dois encore travailler un peu pour être devant, mais je me réjouis de pouvoir partir avec des dossards de plus en plus bas. La piste est en meilleur état et ça aide énormément. C’est plus simple de tenir son rang que de venir par l’arrière où il faut doubler de nombreuses filles.”

Après avoir passé Noël en famille à Andermatt, l’Uranaise espère poursuivre sur sa lancée à Semmering. Réponse vendredi et samedi sur la neige autrichienne.

Laurent Morel, de retour de Courchevel