La première expérience aura donc été concluante pour Alexis Monney. S’il est resté passablement loin des médailles (18e à 0″76 du podium) alors qu’il a dû patienter de longues minutes au départ après la blessure de Brodie Seger, le Fribourgeois a montré de très belles choses durant sa semaine savoyarde. Qualifié avec brio pour la descente des Championnats du monde, l’espoir de 23 ans s’est fait un petit peu plus sa place parmi les meilleurs descendeurs suisses et mondiaux. Il est revenu sur ses derniers jours de folie, avant de filer fêter la médaille d’or de Marco Odermatt, après être passé saluer son fan club, présent en nombre à Courchevel.

Alexis Monney, comment analysez-vous votre course?

Il n’y a pas vraiment de déception, mais j’aurais pu mieux skier. C’était une belle expérience, une belle journée. L’attente au départ était un peu longue et il a fait chaud. Mais je suis quand même content d’avoir pu participer à cette course, c’était cool.

Cette attente a-t-elle changé les conditions?

Non, pas ça. Après, ça change surtout qu’il faisait très chaud et que ça m’a un peu ramolli au départ. La tension redescend et c’est difficile de la faire remonter, en tout cas pour moi. Ce sont des faits de course qui arrivent assez souvent dans notre sport, malheureusement.

Où auriez-vous pu mieux skier?

Du haut, jusqu’au dernier temps intermédiaire, je pense que j’étais souvent loin des portes, ça tapait pas mal et ce n’était pas très propre. C’est dommage, car je pense que ça m’a fait perdre de la vitesse dans chaque courbe.

Quel bilan tirez-vous de vos Championnats du monde?

Je tire un très bon bilan! Je termine en plus dans les 20, c’est déjà pas mal. J’engrange beaucoup d’expérience aussi. C’est incroyable de partager tout cela avec Marco (ndlr: Odermatt) et tous les autres. Cette semaine a simplement été magnifique, il a fait beau, la piste était belle. J’ai eu du plaisir, c’est le plus important.

Quel est le principal enseignement que vous en retirez?

J’ai appris à gérer une course d’un jour, lors de laquelle il faut briller. Ça se passe ce jour-là et pas celui d’après. J’ai aussi appris le fait de devoir gérer une qualification et la fatigue. C’était long avec les trois entraînements… J’ai vraiment beaucoup appris.

Que retenez-vous de l’exploit de Marco Odermatt?

Il était grand favori du super-G. Il n’a pas du tout raté sa course, il y avait juste trois coureurs plus rapides que lui. Ce n’était pas facile pour lui, je pense. Aujourd’hui, il a réussi une manche parfaite. Rebondir après un échec, qui n’en était pas vraiment un, c’est juste fou.

Vous avez en plus l’occasion de partager cela avec lui…

Cette victoire est du bonus pour toute l’équipe. Les entraîneurs attendaient une médaille, tout le monde va être très content.

Vous avez les mêmes skis que lui (Stöckli), ça aide?

Oui, c’est sûr, même si je sais que le ski fonctionnait de toute manière, ce n’est pas vraiment une surprise. Ce sont surtout nos servicemen qui discutent du modèle de ski qu’on va utiliser. Le fait qu’on soit tous les deux permet d’essayer deux fois plus de choses pour les entraînements. Ça nous pousse tous les deux vers le haut.

Vous avez donc peut-être une petite part dans ce succès?

Je ne sais pas. C’est surtout la marque de ski qui a une grande part.

On sent qu’il y a une sacré émulation autour de vous ces dernier temps.

Ce n’est pas toujours facile à gérer car il y a beaucoup de monde derrière moi. Cela me met un peu de pression. Malgré tout, ça reste de la bonne pression car elle me force à donner le meilleur de moi-même.

Quels sont vos objectifs pour la fin de la saison?

Ça serait cool de grignoter quelques dossards pour entrer dans les 30. On verra comme ça se passe à Aspen. Le voyage va être long, il y aura de la fatigue. En plus, c’est nouvelle piste donc il faudra bien travailler.

Laurent Morel/JT, Courchevel