Son début de saison timide en descente à Val Gardena n’était pas forcément à la hauteur de ses attentes. C’est désormais oublié. Alexis Monney est lancé dans un hiver qu’il espère aussi prolifique que la saison dernière. En prenant la 13e place de la mythique descente de Bormio, le skieur des Paccots a en tout cas prouvé qu’il allait à nouveau falloir compter sur lui. Et il espère bien ne pas s’arrêter en si bon chemin. Interview.

Alexis Monney, comment évaluez-vous votre course?

Je pense avoir réussi une manche solide, sans forcément risquer ma vie. J’ai bien skié et je suis vraiment content de ce que j’ai présenté. J’étais un petit peu stressé au départ, mais au fil de la manche, c’est allé de mieux en mieux, je suis satisfait.

Votre 13e place est votre 3e meilleur résultat en Coupe du monde, qui plus est sur la redoutable Stelvio. Avez-vous l’impression d’avoir franchi un nouveau cap parmi l’élite?

Oui, peut-être. J’ai l’impression qu’on a bien travaillé durant l’été. Ça n’a pas vraiment payé à Val Gardena (ndlr: 43e et 33e en descente, 23e en super-G). J’étais quelque peu déçu. Mais là, c’est une piste sur laquelle j’ai pu montrer mes qualités et j’ai réussi une manche solide. Ça vient confirmer les progrès estivaux.

Votre jeune expérience commence-t-elle aussi à jouer un rôle? Pour la première fois, vous êtes arrivés ici en connaissant cette piste.

Ça aide un petit peu à appréhender l’entraînement et même la course. L’enchaînement des manches coûte beaucoup d’énergie ici. Hier, à l’entraînement, j’ai quasiment fait une manche pleine et je n’étais du coup pas certain ce matin d’avoir suffisamment d’énergie pour skier jusqu’en bas. C’est peut-être aussi pour ça que j’ai passablement perdu de temps en haut et que j’étais mieux sur le bas. Je n’ai pas osé tout donner dès le début.

Cette Stelvio convient bien à vos qualités techniques même si on a l’impression que vous êtes un descendeur complet…

Oui, mais en effet j’ai encore du travail à faire sur la glisse. Après, c’est quelque chose qui va venir avec le temps. Je suis déjà heureux d’avoir la technique et de pouvoir aller vite sur ce type de pistes sans avoir à risquer ma vie.

Dans les années récentes, extrêmement peu de skieurs ont été capables d’enchaîner autant de bons résultats en descente si jeunes…

Il y a en tout cas Marco (Odermatt, qui a réussi son troisième top 15 à 23 ans et 3 mois, contre 23 ans et 11 mois pour Alexis Monney)…

C’est plutôt un bel exemple à suivre…

Bon, ça risque d’être assez compliqué quand même (sourire)! De mon côté, je vais tracer mon chemin, et s’il y a des hauts et des bas, je ferai avec, ça fait partie d’une carrière. Ce que je fais en ce moment, c’est bien, mais ça ne veut pas dire que tout ira toujours de cette manière.

Les résultats d’ensemble de l’équipe de Suisse, ça offre aussi une certaine émulation?

Oui, exactement. Les meilleurs skient vraiment bien techniquement. À la glisse, Marco (Odermatt) commence à devenir très solide également. C’est cool pour nous les jeunes d’avoir du monde qui vient nous pousser à être meilleurs. Ça permet à tout le monde de progresser.

Votre matériel a l’air de plutôt bien fonctionner. C’est une bonne nouvelle pour la suite également, non?

C’est rassurant pour Kitzbühel en tout cas car ça risque d’être aussi très verglacé et de passablement taper. C’est cool de savoir que ça fonctionne, également au niveau des chaussures. Je suis le seul en vitesse avec cette combinaison (Stöckli-Lange). Les deux autres sur Stöckli (Marco Odermatt et Kohler ont des Salomon) en ont d’autres. C’est cool de voir que j’ai un réglage qui fonctionne et qui me convient. C’est un vrai souci en moins pour les prochains jours.

Quels espoirs nourrissez-vous pour le super-G de vendredi?

Ce qui est sûr, c’est que ce sera également une course très dure physiquement. Il va falloir se reposer d’ici là. Je vais essayer de bien skier, sans pression et de voir ce que ça donne à l’arrivée.

Laurent Morel, Bormio