Quatre éliminations et une non-qualification pour la deuxième manche. Le début de saison de Coupe du monde de Marc Rochat était tout sauf une réussite. Surtout pour un skieur qui restait sur son meilleur hiver, de loin, avec un 9e place au classement du slalom à la clé. En manque total de confiance, le Vaudois a pourtant su rebondir. Dixième, 25e et 20e des trois derniers slaloms, il est surtout parvenu à enchaîner les manches et à retrouver une partie du ski qui lui avait permis de briller la saison dernière.

« J’ai fait des erreurs mais ce n’est pas grave », expliquait-il à l’issue de la course de Kitzbühel dimanche. Encore timide en première manche, le skieur de Crans-Montana a su élever son niveau sur le second parcours. « J’ai su ne pas arrêter d’être actif, ce qui était moins le cas en première manche. Je m’en voulais extrêmement car je me suis endormi après avoir fait une erreur. Le plus important, c’est de mettre de l’intention et du nerf. »

Pour mettre à nouveau de l’énergie dans son ski, Marc Rochat a eu besoin d’enchaîner les manches de compétition. Solide à l’entraînement, il ne parvenait pas à concrétiser avant les Fêtes. Il a donc décidé de participer à un slalom FIS (troisième niveau de compétition), à Valmeinier (FRA), le lendemain de Noël. Une épreuve relevée dont il a pris la troisième place, signant son premier résultat de l’hiver. « C’est quelque chose qui compte », rappelait-il avant de prendre le départ à Adelboden.  » Je ne suis certainement pas une personne qui vais attendre que les choses tournent toutes seules. Je cherche à provoquer le changement lorsque ça va mal. Je n’avais pas envie de rester à la maison à me morfondre, alors j’ai pris une décision, j’ai été faire une course qui m’a fait du bien. »

« Un grand pas en avant »

De quoi provoquer un premier déclic, puisqu’il a ensuite prouvé qu’il n’était pas totalement dépassé, réussissant notamment le deuxième temps sur le deuxième tracé à Adelboden et une solide manche sur la Ganslern. « Être à l’arrivée à Kitzbühel lors de cette saison, c’est déjà une grande victoire. Je ne retrouve pas encore mon niveau sur des manches complètes mais je peux aller de l’avant. Ce n’est pas que j’espérais initialement, mais je dois faire avec mon début de saison extrêmement compliqué. » Dans la tête, le skieur de 32 ans est désormais apaisé. « J’ai fait un grand pas et j’en suis extrêmement fier. Après, il me manque encore de la confiance, cette liberté totale pour pouvoir me lâcher pleinement. »

Se lâcher pleinement, c’est ce qu’il espère être capable de faire mercredi soir, dans la nuit de Schladming. « Ça va être plus facile pour moi », se réjouit « Rocket », quatrième l’an dernier sur la Planai, à seulement 0″06 du podium (meilleur résultat en Coupe du monde). « Les conditions me conviennent. Comme à Adelboden, je sais que je me faire confiance à mon matériel, à mon style et lâcher les chevaux. » La météo compliquée qui sévit actuellement en Autriche ne peut que renforcer son optimisme. « La neige, la pluie, c’est toujours positif pour moi » rappelle celui qui a souvent brillé sur des pistes en mauvais état.

« The Night Race » en Styrie sera le dernier slalom avant les Championnats du monde de Saalbach, pour lesquels Marc Rochat n’a pas encore rempli les critères de qualification fixés par Swiss-Ski, à savoir un top 7 ou deux top 15 (il n’en compte qu’un). Alors que Loïc Meillard, Tanguy Nef et Daniel Yule seront du voyage, la dernière place devrait se jouer entre le Vaudois et son compère de Crans-Montana Luca Aerni, déjà qualifié en géant. À moins que Ramon Zenhäusern réussisse un exploit ce mercredi. « Cela ne me trotte pas trop dans la tête », sourit pourtant le 14e du slalom des Mondiaux des Courchevel il y a deux ans. « Mon expérience me rappelle que ça se joue toujours jusqu’à la dernière course. On fera les comptes après la deuxième manche de Schladming. Tout peut encore arriver. »

Laurent Morel, Schladming