Elle était attendue, l’équipe de Suisse de slalom n’a pas déçu pour son début de saison. Sous les giboulées de neige de Levi (FIN), les leaders que sont Daniel Yule et Ramon Zenhäusern ont assumé leur statut. Le skieur du Val Ferret a pris le 3e rang, signant le premier podium suisse en Laponie, tandis que le Haut-Valaisan a manqué le top 3 pour moins d’un dixième.

Daniel Yule annonce la couleur

Septième de la première manche, Daniel Yule a réalisé un second tracé de feu pour grimper pour la sixième fois de sa carrière sur un podium de Coupe du monde. “Cela fait du bien de lancer la saison ainsi. Avant la première manche, j’étais très tendu, j’avais la boule au ventre”, explique le Valaisan qui avoue n’avoir dormi que quatre heures la nuit dernière. “C’est normal d’avoir ce sentiment après huit mois sans compétition. Mais du moment où j’ai passé la ligne d’arrivée sur le premier parcours, cela m’a relâché. Je savais que j’étais dans le coup. Dans le portillon de départ pour le second, j’étais serein. C’est une grande satisfaction.”

Le skieur de la Fouly termine à seulement 18 centièmes de la victoire obtenue par le Norvégien Henrik Kristoffersen. “Mais je retiens également que les centièmes sont de mon côté car derrière c’est aussi très serré. La saison s’annonce très excitante car il y a plein de gars qui peuvent prétendre grimper sur les podiums.”

Que ce soit en première ou en seconde manche, c’est dans le mur que Daniel Yule a su faire la différence, faisant preuve d’une redoutable maîtrise là où nombreux ont été les skieurs à perdre des plumes. “J’aime quand il y a de la vitesse dans la pente et j’ai pleinement réussi à lâcher les chevaux. Après, et je l’ai assez rabâché, skier les plats n’est pas mon point fort. J’ai eu de la peine à me mettre en route sur le premier tracé et j’ai pu régater sur le deuxième”, poursuit Daniel Yule qui se réjouit déjà des prochaines courses après les certitudes de cette première sortie. “Avec ce podium, ma saison est déjà réussie et je peux aborder en confiance l’hiver.”

Daniel Yule a fait la différence dans le mur. (Christophe Pallot/Agence Zoom)

Ramon Zenhäusern comme en 2018

A l’origine, Ramon Zenhäusern n’aimait pas cette piste de la Black Levi. Mais pour la seconde année consécutive, le skieur de Viège termine au pied du podium. “Cela démontre que l’on a travaillé juste durant l’été. Ce résultat va véritablement lancer ma saison. C’est une chose d’être rapide aux entraînements, encore il faut le prouver en course”, savourait le Haut-Valaisan qui a également commis quelques erreurs. “En seconde manche, j’ai skié trop serré dans le mur, c’est là que je perds le podium.” Au final, il échoue à 9 centièmes de Daniel Yule. “C’est dommage car l’année passée, il me manquait déjà une poignées de centièmes”, poursuit le Haut-Valaisan qui était sur le podium provisoire après la première manche.

A noter qu’un troisième Suisse intègre le top 15, à savoir Sandro Simonet (13e). Le Grison réalise le troisième meilleur résultat de sa carrière, lui qui confirme en course les bonnes dispositions entrevues aux entraînements lors desquels il concurrence les meilleurs athlètes de l’équipe. “Mon objectif cet hiver est véritablement d’accrocher les quinze régulièrement”, confie-t-il.

Six Suisses dans les points

Levi a souvent été une station qui plaisait aux skieurs suisses. Comme en 2016 et 2017, ils sont six classés. Aux 17e rang, Luca Aerni s’est remis sur les bons rails. A la peine l’hiver dernier, le skieur de Crans-Montana, qui était sorti du top 30 mondial, réalise une performance encourageante. “Je ne suis pas encore à la limite, mais je suis présent. J’avais besoin de me prouver que je pouvais skier dans les vingt”, souligne le Valaisan qui se montrait très heureux de sa seconde manche lors de laquelle il a signé le 5e chrono. “Je me suis senti vraiment bien, j’ai pu lâcher les skis. Lors de la première, j’avais trop de tension dans les muscles.”

L’équipe de Suisse a réalisé une superbe performance d’ensemble. (Christophe Pallot/Agence Zoom)

A égalité à la 17e place avec Luca Aerni, Loïc Meillard a réussi une belle remontée sur le second parcours en grignotant 12 rangs en réalisant le 4e temps. “Quand je suis arrivé en bas de la première manche (29e), je pensais que cela n’allait pas suffir pour me qualifier. J’étais déjà content de pouvoir prendre le départ de la seconde”, lance-t-il en expliquant que le tracé et la neige étaient “faciles” à skier. “Dans ce genre de situation,  j’ai un peu tendance à me perdre, à effectuer un peu trop de kilomètres, à perdre du temps en sortie de virage. Mais je garde le positif, je marque des points et je me classe dans le top 20.”

De retour sur la terre de son premier exploit il y a un an, Tanguy Nef n’a malheureusement pas réussi pareille performance. Une grosse faute sur le premier parcours a prétérité ses ambitions. “J’ai voulu prendre des risques. Au final, je suis content d’arriver en bas, d’avoir pu réaliser deux manches. C’est rassurant de voir que je suis dans le coup et c’est de bon augure pour la suite.”

La réaction de Kristoffersen après s’être manqué à Sölden

En Laponie, la course a donc été remportée par Henrik Kristoffersen. Décevant à Sölden (18e), le Norvégien, parmi les grands favoris à la succession de Marcel Hirscher, s’est repris de la meilleure des manières. Alors que son rival Alexis Pinturault ne s’est même pas qualifié pour la seconde manche, il a réalisé un excellent second tracé, notamment sur le mur, pour finalement devancer Clément Noël de 0″09. Le Français, leader après la première manche, a commis trop d’erreurs lors de la deuxième pour espérer mieux. A noter encore la sortie de piste du Britannique Dave Ryding, qui se battait pour la victoire.

Johan Tachet, Levi avec LMO