A 21 ans, Valentin Morel semble avoir gagné en sagesse. Le Gruérien sait en tout cas où il veut aller. Et pour lui, il s’agit de Pékin au mois de février. “C’est une saison spéciale avec les Jeux olympiques, rappelle-t-il depuis l’appartement qu’il partage avec la Swiss Freeski Team à Neustift im Stubaital (AUT). Dans l’équipe, on a tous l’idée de se qualifier.” Ce vendredi, il prendra part aux qualifications de l’épreuve de slopestyle, la première de la saison en Coupe du monde, avant que le pays se confine très probablement à nouveau en raison de la pandémie de Covid-19.

Le parc du glacier tyrolien, en mouvement et glacé par définition, réserve passablement de surprises aux meilleurs riders du monde, qui ont tous fait le déplacement en cette saison olympique. La superstar chinoise Eileen Gu, qui a chuté mercredi – sa tête heurtant le sol -, a notamment été contrainte de déclarer forfait. “Franchement, c’est compliqué”, glisse Sarah Höfflin. “Ce qui m’inquiète le plus, c’est le peu d’espace entre les deux premiers kicks”, poursuit Mathilde Gremaud. “L’ensemble du parcours est complexe, confirme Valentin Morel. Ce que est rassurant, c’est de voir que tout le monde galère à plaquer son run. Il va falloir trouver une juste balance en terme de prise de risques. Il faudra peut-être se montre un petit peu calculateur en qualifications.”

“Les Jeux olympiques, un objectif et un rêve à la fois”

Car le Gruérien n’a plus de temps à perdre. Il a en effet dû déclarer forfait lors de la première étape de l’hiver, le Big Air de Coire (le 22 octobre). “Je me suis blessé aux entraînements dans toute la zone d’une épaule, regrette-t-il. J’ai dû faire une pause de près de trois semaines mais heureusement, c’était moins grave que ça aurait pu l’être.” Désormais en pleine possession de ses moyens, “Val” a pu participer il y a 10 jours à l’épreuve Open de slopestyle disputée sur le Glacier 3000 des Diablerets. Et il s’y est imposé, avec la manière. De quoi faire le plein de confiance à l’aube d’un hiver chargé.

“Maintenant, je vais me donner à fond, spécialement jusqu’aux Jeux, poursuit le Bullois. Aller à Pékin, c’est un objectif et un rêve à la fois, j’y pense depuis que la discipline est apparue au programme olympique. J’en fais ma priorité actuellement, je me concentre sur l’entraînement et les compétitions.” Reste qu’obtenir une place au sein de la très compétitive équipe de Suisse qui sera composée au maximum de quatre athlètes ne sera pas aisé, Andri Ragettli, Fabian Bösch, Kim Gubser et Colin Wili partant avec une longueur d’avance.

“C’est sûr que ça ne dépend pas que de moi, mais je me doute bien que si je gagne tout d’ici aux Jeux olympiques, mes chances seront plus élevées que si je rate tout. Du coup, je vais juste faire de mon mieux.” Valentin Morel sait désormais à quoi s’attendre.

Laurent Morel, Stubai