7 janvier 2017, Lara Gut-Behrami prend la 3e place du géant de Maribor et se bat alors pour le Globe de cristal de la spécialité avec Tessa Worley qui vient tout juste de remporter la course slovène. La Française le décrochera en fin de saison. Quatre ans plus tard, les deux femmes se retrouvent encore au sommet de l’affiche lors du géant de Kronplatz. Mais si la skieuse du Grand-Bornand, victorieuse ce mardi en Italie, n’a jamais véritablement quitté le haut du classement dans la discipline – même si ses succès se comptaient sur les doigts d’une main ces dernières saisons -, la Tessinoise a galéré avant d’arracher cette 3e place, presque libératrice.

La faute notamment a une maudite blessure au genou gauche lors du combiné des Championnats du monde de Saint-Moritz en février 2017, moins d’une année après son sacre au classement général, qui l’a freinée. Après sa blessure, elle retrouve rapidement ses sensations dans les épreuves de vitesse, mais connaît passablement de peine à l’être tout autant en géant où elle plonge au delà de la 20e place mondiale lors des deux saisons suivant son retour à la compétition.

“Une carrière avec des hauts et des bas”

Mais petit à petit, la Suissesse s’est relancée, a travaillé ses bases, ses virages et ses drifts, pour revenir au niveau qui était le sien il y a quatre années et renouer avec le podium ce mardi lors de l’exigeant géant de Kronplatz. “Ca a été un long chemin pour revenir”, commente-elle après sa 2e place à 0″27 de la victoire. “J’aurais espéré y parvenir plus rapidement. Mais désormais, je suis heureuse d’avoir retrouvé mes sensations et de savoir que je peux être rapide dans trois disciplines”, lance-t-elle en faisant référence également à sa victoire lors du super-G de Crans-Montana, ainsi que sa 2e place sur la seconde descente disputée sur le Haut-Plateau.

Pourtant, beaucoup ne comprenaient pas pourquoi la Tessinoise peinait autant à revenir en haut de l’affiche. Même si elle n’y jamais cessé d’y croire. “Les gens pensent que c’est facile de gagner… et estiment que tu dois t’arrêter si tu ne gagnes pas pendant une saison. Mais c’est normal d’avoir des hauts et des bas dans une carrière”, poursuit-elle avant de rappeler que même dans ses moins bonnes années, elle n’a jamais quitté le top 15 du général, “pendant que d’autres ne l’ont jamais atteint”. “Quand tu gagnes, tout le monde pense que tu peux le faire autant de fois que tu le souhaites dans ta vie, mais ça ne fonctionne pas ainsi. Quand tu te bats, tu réalises vraiment sur qui tu peux compter et ceux qui sont là uniquement pour tes succès.”

Toute proche de Petra Vlhova

Avec sa 2e place à Kronplatz, Lara Gut-Behrami se relance également dans la course au grand Globe de cristal, revenant à moins de 140 points de la leader slovaque Petra Vlhova. Et avec des épreuves de vitesse au programme à Garmisch-Partenkirchen le week-end prochain et compte tenu de la forme qu’elle tient en ce moment, il ne serait pas très étonnant de la voir prendre la tête du classement général à l’issue du week-end allemand. ” Je suis satisfaite de ce que je réalise et je me sens bien sur mes skis”, conclut-elle.

JT