Il faudra patienter pour voir un second slalomeur suisse sur un podium de Coupe du monde cet hiver après Daniel Yule à Wengen. Dans la nuit de Schladming, les Suisses ont joué les places d’honneur, mais la densité dans la discipline étant vraiment élevée, difficile de prétendre monter sur la boîte en commettant des erreurs. Reste que Tanguy Nef, 10e, échoue seulement à 25 centièmes du podium d’une course remportée par l’Allemand Linus Strasser. Au final, avec encore Luca Aerni (13e), Daniel Yule (15e) et Loïc Meillard (16e), quatre Suisses terminent dans le top 16. Réactions.

Tanguy Nef (10e): “Content d’avoir réussi à faire deux manches pleines”

“Je suis content de mon ski car j’ai réussi à faire ce que je voulais avec deux manches plutôt pleines. C’était important d’être le meilleur Suisse aujourd’hui, ça fait du bien. Je savais que j’étais capable de bien skier à l’entraînement, c’était ensuite un soulagement d’être rapide en course. Après on est gourmand et il y a toujours des choses à améliorer. Je sais que je dois travailler sur mon engagement tout au long du parcours.”

“Je sentais que mes jambes étaient fatiguées quand même. Le mois de janvier est long, surtout quand les résultats ne sont pas forcément là. Je vais aller me changer les idées, on va aller en Engadine avec ma copine. Après quelques entraînements à la maison, je vais mettre le cap sur la Scandinavie pour faire un peu de géant et du slalom en Coupe d’Europe.”

Luca Aerni (13e): “Première fois la clé à Schladming”

“Comme les autres années, à Kitzbühel et à Schladming, j’ai eu beaucoup de peine en première manche. Mais je crois que pour la première fois, j’ai trouvé la clé sur cette neige lors de la deuxième manche (ndlr: 5e temps de manche). J’ai été plus joueur et plus solide. Si ma première avait été pareille, j’aurais pu aller chercher un bon résultat. Mais il s’agit de construire lors de chaque course, être patient et un jour ça va passer.”

“Je suis content de mettre les skis de slalom dans l’armoire une semaine. A faire tout le temps du slalom, ça me prend beaucoup d’énergie et je deviens trop dur comme sur le premier parcours justement. Je me réjouis de changer avec les skis de descente en perspective du combiné des Jeux, cela va me permettre de retrouver un peu de patience.”

Daniel Yule (15e): “Je ne suis pas parvenu à trouver le relâchement”

“Ce fut une course difficile. Mais en slalom, tout se joue sur peu de choses. Je ne suis pas parvenu à trouver le relâchement et le timing nécessaires. Il y a une telle densité dans notre discipline. Tous les petits détails comptent et ça ne laisse donc pas de place pour skier avec de la marge. C’est excitant pour le téléspectateur, mais moi j’aimerais avoir un peu plus de certitudes, même si je sais qu’il ne me manque pas grand-chose pour être plus régulièrement devant.”

Daniel Yule avait fait le pari de se teindre en blond s’il remontait sur un podium. (SkiActu/MBU)

“Les gens disent que j’ai perdu un pari, mais moi je dis que je l’ai gagné. Au fond de moi, j’ai toujours voulu des cheveux blonds. Je ne sais plus comment on est arrivé là-dessus, mais avec la physio, on s’est dit que si je remontais sur le podium, elle pouvait me teindre les cheveux. Et après Wengen, c’était le moment de me découvrir en blond.”

Loïc Meillard (16e): “Je ne dois pas oublier que je sors de quatre bons slaloms”

“Mon haut de parcours était correct, mais j’ai manqué de vitesse dans le mur. Je m’endors et je perds le rythme sans parvenir à remettre de la vitesse. Evidemment, il y a mieux qu’une 16e place, mais je ne dois pas oublier que je sors de quatre bons slaloms. Et encore une fois, dans cette discipline, il faut attaquer et risquer pour prétendre à quelque chose. Et si on dort, cela coûte vite du temps.

“Je m’envole vendredi pour la Chine. Dans une semaine, il y aura déjà les premiers entraînements de la descente en vue du combiné. J’aimerais également m’entraîner en technique avant. En slalom, je sais que le ski est là, et qu’en géant je suis sur la pente ascendante.”

Ramon Zenhäusern (18e): “je n’ai pas skié aussi mal que le résultat le montre”

“Ce n’est pas une excuse, mais je pense que les premiers dossards n’ont pas été avantagés. Il y avait une petite croûte très lisse et le rail n’était pas créé. Ce n’est pas facile à skier ainsi. Je crois que je n’ai pas skié aussi mal que le résultat le montre. Mais je sais que ça a été une course difficile pour moi.”

Marc Rochat (25e): “J’ai commis trop d’erreurs”

“Ce n’était pas une mauvaise course, mais j’ai commis trop d’erreurs, notamment dans le mur. Sur des pistes comme Schladming, il faut aller à fond. Et partir devant en seconde manche ne m’a pas aidé. La piste avait tiré entre les deux manches, c’était lustré et difficile à avoir une ligne directe au piquet. J’ai fait beaucoup de chemin. Mais je suis à l’arrivée, ça reste un résultat et ça conclut tout de même un bon mois de janvier.”

“Je vais désormais me reposer un peu, dormir, aller me promener avec mon chien. Et je vais préparer les prochaines courses fin février, sans pour autant m’aligner en Coupe d’Europe. J’ai besoin de prendre un peu de temps pour moi.”

Johan Tachet, Schladming