Jusqu’au bout, ces Jeux olympiques de Pékin auront donc réservé leur lot de surprises. Disputées dans une bulle hermétique qui aura tenu le coup, les deux semaines de compétitions se sont achevées avec une cérémonie de clôture faste dimanche soir dans le Nid d’Oiseau de la capitale chinoise.

Dans la foulée, nos deux journalistes Johan Tachet et Laurent Morel ont pris la direction de l’aéroport afin de reprendre le chemin de la Suisse. Mais leur aventure a été pour le moins cocasse. Déjà, il faut savoir qu’ils n’ont appris que trois jours avant de s’envoler qu’ils allaient bien pouvoir rentrer au pays. En effet, et alors que cela avait été dans un premier temps autorisé par l’organisation des Jeux et le gouvernement chinois, il était devenu impossible de rentrer avec un vol de ligne. Une fois encore, cela aurait impliqué de sortir de la fameuse bulle. Inimaginable! Après plusieurs jours de stress, d’échanges de mails et de téléphones, la compagnie aérienne (Hainan Airlines) a accepté de transférer les deux passagers sur un vol similaire au Pékin-Bruxelles initial, sauf qu’il s’agissait cette fois d’un charter (départ à 5h50 contre 3h), donc autorisé pour quitter le “loop”. Le tout pour un prix similaire au coût de départ alors qu’un surplus de 2000 francs par billet avait été demandé dans un premier temps.

Le reportage vidéo de ce vol particulier:

Un service d’escort VIP

Forts de cette satisfaction, nos deux journalistes se sont donc rendus à l’aéroport international de Pékin dimanche soir dans un bus spécialement retardé pour eux (les transports n’étaient pas toujours des plus simples lors de ces Jeux…) et sont arrivés vers 23 heures dans l’immense terminal désert, uniquement peuplé de Minions (les employés de l’aéroport suréquipés de protections sanitaires, en costumes de cosmonautes). Après deux tours du hall, croisant au passage de nombreux athlètes (suisses notamment) et membres des staffs de divers pays, ils n’ont pas trouvé le guichet de leur compagnie. Il ont alors dû remuer ciel et terre (ou presque) pour apprendre que le guichet B26 était bien celui réservé au check-in pour Hainan Airlines. Il s’agissait en fait d’un «desk» pour les personnes à mobilité réduite. Sur place, deux Minions attendaient les intéressés avec leurs billets à la main ainsi que leurs étiquettes pour les bagages. «Vous êtes messieurs Tachet et Morel?».

«Absolument, comment savez-vous? On est en retard? (ndlr: ce qui aurait été étonnant plus de 6 heures avant l’heure de départ du vol…)». La réponse est rapide: «Non, vous êtes simplement les deux uniques passagers.» Débutent alors quelques heures assez surréalistes (beaucoup de choses l’auront été durant ces Jeux), avec un service d’escort par deux puis un Minion durant plusieurs heures. Bagages enregistrés comme «spéciaux» afin de faciliter le chargement, passages VIP des contrôles de sécurité et accompagnement spécial jusqu’à la porte d’embarquement. Rien n’a été oublié. Bon, devant la E23, nos deux journalistes ont tout de même dû finalement patienter près de 5 heures, car l’avion ou plutôt les pilotes n’étaient pas enclin à décoller plus tôt que prévu, même s’il n’y avait aucun autre passager à attendre. 

Deux journalistes et un équipage de minions

Après avoir tourné en rond dans l’aéroport à la rencontre d’autres journalistes, d’athlètes tels que Justin Murisier, Camille Rast ou Robin Briguet, ainsi qu’observé une équipe de Minions dédiée au nettoyage des portails de la fameuse porte d’embarquement, Johan Tachet et Laurent Morel ont finalement pu trouver place dans l’Airbus A330-300 qui peut habituellement accueillir plusieurs centaines de passagers. Cette fois, il n’y avait que les deux journalistes à bord, une quinzaine de membres d’équipage, eux aussi habillés de leur équipement de protection, ainsi que plusieurs tonnes de fret. C’est finalement cette raison, après renseignements, qui permet aux différents vols de la compagnies de continuer d’opérer.

Quant à nos passagers exclusifs, ils ont dû s’installer dans les sièges qui leur ont été attribués avant le vol. Ils ont tout de même eu l’occasion de profiter des banquettes centrales afin de dormir quelques heures durant les 11 tours d’horloge qu’a duré le vol. Les repas, eux, étaient préparés à l’avance et emballés, afin d’éviter les contact avec le personnel d’équipage. Un personnel fort sympathique, il est vrai, qui a tout de même fait son possible pour aider ses hôtes.

Et à l’arrivée, après 8051 kilomètres au dessus des nuages, les responsables de la compagnie Hainan à Bruxelles ont accompagné les journalistes, une nouvelle fois, vers leur prochain avion, avec le sourire. Restait alors à échanger les numéros de téléphone et de messagerie chinoise WeChat. Une occasion de suivre quelques heures plus tard en direct ou presque la recherche d’un sac à ski perdu dans l’aéroport. Celui-ci a finalement été retrouvé et vole lui aussi enfin en direction de la Suisse.

Bon allez, il restera à nos deux hommes encore plus de 5 heures d’escale à Bruxelles avant de finir par atterrir à Genève.

SkiActu, entre Pékin et Genève via Bruxelles