Déplacé de Drammen à Konnerud, sur les hauts de la ville norvégienne afin de s’assurer une quantité de neige suffisante, le sprint de Coupe du monde de ce mercredi a offert son lot de spectacle. Si les Norvégiens ont assuré les show chez les messieurs (quadruplé, avec l’inévitable Johannes Hösflot Klaebo en vainqueur), la Suède et la Suisse se sont partagé les honneurs du podium féminin.
Très en vue, Nadine Fähndrich a longtemps pu rêver d’un premier succès parmi l’élite. Huitième de la qualification, la fondeuse de Horw a survolé son quart et sa demi-finale. Si elle a été moins dominatrice dès le départ en finale, elle a tout de même réussi à creuser le trou dans l’ultime petite ascension pour entamer la dernière ligne droite en tête. Finalement dépassée par Jonna Sundling, elle s’est inclinée pour 0″24 face à la Suédoise. Un écart minime qui lui laisse une pointe de déception. “Naturellement, j’aurais pu faire mieux. Je me sentais très bien et j’ai été quelque peu piégée en début de finale, je n’ai pas réussi à prendre autant d’avance que ce que je pouvais faire, avoue-t-elle. Je dois encore travailler pour être meilleure sur la dernière ligne droite.”
“De mieux en mieux au fil des courses”
C’est toutefois et très largement le sourire qui primait pour l’athlète de 24 ans. Il faut dire qu’après sa troisième place à Trondheim, la Lucernoise enchaîne un deuxième podium consécutif en sprint. Surtout, avec ce 2e rang, elle égale son meilleur résultat en Coupe du monde, réussi il y a un an à Cogne, alors que plusieurs des meilleurs fondeuses de la planète étaient absentes. “C’est trop cool, il n’y a que du positif, retient-elle. Je me suis sentie de mieux en mieux au fil des courses. J’ai réussi à rester concentrée sur mon ski, à rester stable et au final à attaquer.”
Une mission d’autant plus compliquée qu’avec de la neige fraîche, le parcours était très exigeant. “Aujourd’hui, la piste était très difficile, confirme celle qui compte désormais cinq podiums en Coupe du monde. Elle ne laissait aucun répit avec une neige très molle, et on se tenait dans un mouchoir de poche avec les autres filles.” L’autre Suissesse qualifiée pour les séries éliminatoires Laurien van der Graaf a cédé en demi-finales et doit se contenter d’un honorable 11e rang.
Jovian Hediger, les risques n’ont pas payé
Chez les messieurs, Jovian Hediger a tenté de se frayer un chemin parmi l’armada norvégienne (12 des 30 qualifiés étaient des fondeurs locaux). Vingtième de la qualification, le Vaudois a été sorti en quarts. Il faut dire que sa série, la première, était extrêmement relevée. “J’ai choisi de prendre des risques en m’élançant dans la première série, a expliqué le fondeur de Bex. J’avais de bonnes jambes alors c’était l’occasion de tenter quelque chose. Je suis parti devant mais je l’ai payé évidemment à la fin, surtout sur ce parcours où il faut travailler en permanence.” Trente-deuxième, Erwan Käser a de son côté manqué la qualification pour moins d’une seconde.
Laurent Morel, Konnerud