Quelques minutes après avoir pris la 2e place du second slalom de Levi (FIN), Michelle Gisin peinait à redescendre de son nuage, elle qui venait de réaliser le meilleur résultat de sa carrière dans la discipline et sur le front de la Coupe du monde toutes disciplines confondues. « Ça a été une course folle, lance-t-elle. Je me suis battue pour la victoire. J’ai fait du bon ski, je suis vraiment heureuse. Mon premier succès attendra, je reste plus que satisfaite. »
La skieuse d’Engelberg, qui glane au passage son 9e podium en Coupe du monde, prend donc cette place de dauphine derrière la Slovaque Petra Vlhova, « comme une victoire ». « C’est un véritable accomplissement. J’ai pu prouver que je pouvais rivaliser avec les meilleures avec mon ski, mais il fallait le faire sur deux manches », a poursuivi la championne olympique de combiné, qui a notamment réalisé un premier parcours de feu, réussissant le meilleur chrono à égalité avec Petra Vlhova. « C’était aussi excitant qu’incroyable que de voir du vert dans l’aire d’arrivée. Je ne l’oublierai jamais. Je crois avoir pratiquement réussi une manche parfaite. »
« De la nervosité avant la deuxième manche »
Il a d’ailleurs fallu gérer un nouveau paramètre pour l’Obwaldienne: être la dernière à s’élancer du portillon de départ en seconde manche. « La saison passée, j’avais l’habitude de m’élancer entre les sept et douze dernières. Je n’avais jamais été dans le top 3 sur un premier parcours. Du coup, j’étais un peu nerveuse. » Mais Michelle Gisin a tenu le choc sur le tracé piqueté par son entraîneur Klaus Mayrhofer pour accrocher cette 2e place. « J’ai réussi à aller de l’avant. Je ne voulais pas changer ma manière de skier car c’était le seul moyen de grimper sur le podium qui était mon principal objectif. »
Après un début de saison plus que réussi (4e lors du géant de Sölden, 5e et 2e lors des slaloms de Levi), Michelle Gisin pointe logiquement au 2e rang du classement général de la Coupe du monde. « C’est fou d’avoir enfin réussi à passer le cap de rejoindre le top niveau mondial en slalom après autant années sur le circuit, a-t-elle encore relevé. Je me sens à l’aise dans cette discipline, comme en géant et dans les disciplines de vitesse, que j’ai dans le sang. » De bon augure pour la suite même si la skieuse de 26 ans ne participera pas au parallèle de Lech/Zürs la semaine prochaine. Elle n’affectionne pas la discipline et préfère retourner à la maison avant de se concentrer sur la préparation des super-G de Saint-Moritz début décembre avec l’ambition, encore une fois, de briller.
JT/LMO