Parler avec Michela Figini, c’est tout simplement converser avec une légende. Une légende du ski alpin qui a su garder la tête sur les épaules et surtout qui n’a jamais voulu jouer avec son statut de star. Discrète dans les médias depuis de longues années, la Tessinoise de 55 ans, championne olympique de descente à 17 ans (!) à Sarajevo et double gagnante du gros Globe de cristal, a accepté de se confier pour son retour à Crans-Montana, 40 ans après des Championnats du monde épiques, lors desquels elle s’était fait voler la vedette par Maria Walliser (deux médailles d’argent). Et la skieuse aux 26 victoires en Coupe du monde (46 podiums) alors qu’elle a pris sa retraite à moins de 24 ans espère que la station valaisanne pourra une nouvelle fois vibrer en 2027 pour ses athlètes favoris.

Michela Figini, vous êtes de retour à Crans-Montana 35 ans après de mythiques Championnats du monde. Qu’est-ce que ces souvenirs évoquent pour vous?

Ce sont effectivement de magnifiques souvenirs. Disputer des Championnats du monde à Crans-Montana était particulier pour moi évidemment, mais surtout pour toute l’équipe de Suisse. Personnellement, j’en attendais davantage de moi-même… J’ai vu l’or s’envoler, mais les souvenirs restent incroyables.

Justement, que retenez-vous?

Le public ici est magique. En 1987, c’était comme aujourd’hui! Les drapeaux flottaient, les gens criaient et c’était de l’émotion pure.

Ces Championnats du monde 1987 restent-ils le meilleur souvenir de votre carrière?

C’est clair que ça reste l’un des plus jolis souvenirs. Je me souviens également des Jeux olympiques de Sarajevo au début de ma carrière, en 1984 (ndlr: elle avait remporté l’or en descente et était devenue, à 17 ans, la plus jeune championne olympique de l’histoire). Mais Crans-Montana m’a laissé de fantastiques souvenirs. En plus, ma famille était présente alors qu’elle ne venait sur aucune course habituellement. C’était un vrai plus.

De nouveaux Championnats du monde à Crans-Montana en 2027, c’est un beau projet?

J’espère vraiment, de tout mon cœur, que les Championnats du monde auront lieu ici en 2027. Je crois savoir que le comité d’organisation travaille d’arrache-pied pour les obtenir. Quoiqu’il arrive, cela reste un événement très particulier pour les athlètes. Les courses le sont encore davantage pour celles et ceux qui évoluent à domicile. C’est aussi une grande chance pour la population. Ce serait donc vraiment magnifique que ces Championnats du monde reviennent ici à Crans-Montana.

Êtes-vous toujours une spectatrice attentive du ski alpin?

Je suis surtout une téléspectatrice depuis mon canapé à la maison (rires). Plus sérieusement, je suis très heureuse d’être à Crans-Montana ce week-end parce que je ne me déplace quasiment plus jamais sur les courses. Et là, je vis une journée merveilleuse.

Vous êtes plutôt discrète.

En effet, je fais très peu de choses avec les médias. Ce n’est plus mon truc. La vie change.

Depuis combien de temps n’étiez vous pas venue à Crans-Montana?

Je suis passée ici en été, mais il y a très longtemps. En revanche, je ne suis plus venue en hiver depuis les dernières courses auxquelles j’ai participé (en 1987).

Et ça fait plaisir de voir le ski suisse briller autant actuellement?

J’ai suivi les Jeux olympiques avec plaisir. Toutes ces médailles, c’était vraiment extraordinaires. En plus, tous ces athlètes sont vraiment sympathiques et disponibles et travaillent bien, ça fait plaisir.

Laurent Morel/JT, Crans-Montana