Féliciter Matteo Joris lorsque les Suisses réussissent une prestation de haut vol en slalom, c’est une habitude qu’on a pris depuis plusieurs années. Il faut dire que ses hommes enchaînent depuis 2017 les exploits dans ce qui a longtemps été considéré comme la discipline “faible” du ski suisse. Ces performances à répétition portent la patte de l’Italien et des autres entraîneurs que sont Thierry Meynet et Julien Vuignier, qui ont reçu la confiance du coach en chef helvétique, Thomas Stauffer.

Cette fois, les applaudissements pour Matteo Joris avaient un petit goût particulier tant le doublé réussi par Daniel Yule et Loïc Meillard vient récompenser l’immense travail effectué par les athlètes, mais aussi par leur staff alors que les podiums se sont longtemps fait attendre cet hiver. L’entraîneur est évidemment conscient de ce que demande de tels prouesses et a même versé une petite larme au moment d’évoquer sa fierté à avoir conduit tout ce groupe vers les sommets. Interview.

Matteo Joris, vous êtes conscient d’être l’entraîneur d’une équipe qui a réussi un exploit historique? 

Je continue à dire comme à Adelboden, alors qu’on n’avait pas encore fait de podium, qu’on est sur le bon chemin, qu’on est forts. On avait bien préparé cette course sur cette piste, ces conditions. On sait où on doit travailler car on n’est pas encore assez bons sur certaines neiges. Mais aujourd’hui, c’est un résultat historique. On avait besoin de ça dans l’équipe, on a beaucoup été critiqués ces dernières semaines. On est restés calmes. C’est bien pour les athlètes, pour la suite de la saison.

Votre préparation à Champex-Lac vous a aidé? Vous avez pu travaillé dans des conditions similaires à celles de Chamonix?

Il faut remercier la station car on a vraiment copié les conditions d’ici. On a trouvé les bons réglages pour skier sur cette neige. Et ça a payé. Maintenant on doit penser aux neiges américaines (ndlr: la Coupe du monde va faire étape à Bansko puis à Palisades Tahoe et Aspen), on verra ce qu’on a. On peut être meilleurs aussi là.

Vous pensez déjà à la suite mais vous allez tout de même prendre le temps de savourer un petit peu, non?

Je suis comme ça. J’étais calme quand on n’avait pas de podium. Là on en a deux et je suis calme quand même. Mais c’est clair que je suis très content!

Cela faisait 45 ans que la Suisse n’avait pas fêté de doublé en slalom. Vous êtes fier de laisser une trace dans l’histoire du ski?

Vous m’apprenez des dates là! Je suis vraiment fier, c’est clair. Mais je sais les heures que je passe loin de la maison, ce que ça représente pour en arriver là, je suis très content.

Laurent Morel/JT, Chamonix