Alors que tout devant, Daniel Yule et Loïc Meillard pouvaient jubiler, offrant un doublé historique au slalom helvétique, le reste de la très talentueuse équipe de Suisse ne vivait pas les mêmes émotions positives. Si tous s’accordent pour féliciter leurs deux compères, Ramon Zenhäusern (17e), Marc Rochat (18e), Luca Aerni (22e) et Tanguy Nef (24e) auraient eux aussi se mêler à la lutte pour le podium. Mais ils ont dû composer avec leur état de forme, et surtout avec des conditions pas toujours favorables.
Ramon Zenhäusern toujours gêné par son dos
« Le résultat n’est pas satisfaisant mais sportivement, ce n’est pas si mal car je n’ai pratiquement pas skié les deux dernières semaines », a rappelé Ramon Zenhäusern, encore largement gêné par ses problèmes de dos. Vainqueur l’an passé sur la Verte des Houches, le Haut-Valaisan fait en ce moment avec les moyens du bord. « Je retiens que c’est un pas dans la bonne direction malgré tout car j’ai pu skier les deux manches sans avoir trop mal. » De plus, en s’élançant en 11e et en 20e position lors de chaque manche, il n’a jamais bénéficié de conditions vraiment idéales.
Même constat pour Marc Rochat, qui avait la mine des mauvais jours à l’heure de l’interview. Cette saison, il n’y a guère qu’à Gurgl (19e) et à Madonna di Campiglio (23e) que le Vaudois avait fait moins bien. « Je suis venu ici pour skier à mon meilleur niveau et changer mon histoire ici à Chamonix, malheureusement elle reste la même, a regretté le skieur de 31 ans, frustré. Sur une piste facile comme celle-ci, je n’avais pas vraiment de chances d’aller chercher un gros résultat avec mes positions de départ (ndlr: 9e et 21e). »
Marc Rochat: « Ce n’est pas très juste »
Tant en 2021 (deux fois) qu’en 2023, Marc Rochat avait toujours été « trop bien » classé en première manche pour rêver d’une remontée sur le second tracé. « C’est le sport, mais c’est comme ça chaque année ici et ce n’est pas très juste. C’est vraiment frustrant pour un athlète de faire une première manche correcte, d’être bien placé et de le payer ensuite. » Luca Aerni, dans une situation similaire (il s’est élancé en 25e et en 14e position) voulait pourtant retenir le positif. « J’ai fait une bonne course, engagée dans les deux manches même si le résultat ne se traduit pas sur le papier », avouait ainsi le Valaisan.
Enfin, Tanguy Nef avait lui une possibilité de tenter une remontada sur le second tracé après avoir terminé 28e de la première manche. Mais cette saison, le Genevois est à la recherche de constance à tout prix. Et après n’avoir marqué des points que lors de l’une des quatre dernières courses, il devait se rassurer. « J’étais assez stable et j’ai fait de bonnes sections, s’est-il réjouit. Je dois me reconstruire et j’ai plutôt bien réagi après Kitzbühel et Schladming. Je me suis bien entraîné et je suis arrivé ici avec des bonnes intentions. » Pour le voir prendre tous les risques et essayer d’atteindre un premier podium, il faudra donc repasser. Désormais, il faut apprendre la patience.
Laurent Morel/JT, Chamonix